Les médecins qui ont décidé d'octroyer à la direction du CHU un délai pour satisfaire leurs revendications n'ont pas écarté l'éventualité de recourir à la grève. Lors d'une assemblée générale, tenue jeudi passé à la salle de conférences de l'auditorium du CHU Sâadna-Abdennour de Sétif, les maîtres assistants, maîtres de conférences et professeurs hospitalo-universitaires affiliés au Snechu (Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires) ont soulevé plusieurs points inhérents à l'organisation des élections des représentants du conseil d'administration qui se sont déroulées le 5 octobre et qui, selon les syndicalistes, ont été entachées de plusieurs irrégularités dont le manque d'information. Selon les intervenants, sur les 243 spécialistes hospitalo-universitaires, seulement 44 ont participé au scrutin. "Plus de 80% des hospitalo-universitaires de Sétif ne seront pas représentés au conseil", nous affirme le président du Snechu, Dr Hamadouche. Et d'ajouter : "Le taux de participation est très faible. Il n'a pas dépassé 1,5%. Ce sont des élections dénuées de toute crédibilité. Nous demandons l'annulation des résultats. Pis encore, le vote des représentants des différents grades a été établi au niveau du même bureau. C'est contraire à la réglementation en vigueur." Dans un procès-verbal dont nous détenons une copie, les syndicalistes ont aussi indiqué qu'ils ont constaté que le bulletin de vote utilisé est non conforme. Le président du syndicat a, par ailleurs, rappelé qu'une correspondance a été adressée au directeur du CHU en date du 6 octobre 2015 avec une copie pour information au directeur de la santé et de la population de la wilaya, lui demandant d'annuler le scrutin en lui énumérant quelques irrégularités et défaillances constatées. Cette correspondance est restée lettre morte, selon notre interlocuteur. Sur un autre volet, les enseignants et chercheurs en médecine ont dénoncé le fait que des logements de fonction soient distribués dans l'opacité la plus totale. Selon Dr Hamadouche, le syndicat a proposé à la direction du CHU la création d'une commission qui sera chargée de gérer tous les logements vacants du CHU afin qu'ils soient distribués selon des critères objectifs et équitables, mais en vain. Une correspondance de la direction générale du CHU indique que, dernièrement, six logements ont été récupérés et distribués. "Est-il acceptable qu'au moment où des professeurs et chercheurs en médecine passent la nuit dans leur bureau, l'administration distribue comme bon lui semble des logements difficilement récupérés ?", se sont interrogés des syndicalistes. L'autre revendication des hospitalo-universitaires concerne le retard enregistré dans le payement des rémunérations des nouveaux maîtres assistants et au retard dans la mise en application des arrêtés interministériels relatifs aux postes supérieurs. Ils ont rappelé aussi le sempiternel problème relatif à la gestion de la structure, dont le manque de moyens pédagogiques, d'équipement informatique et de connexion internet dans plusieurs services, le manque de personnel de nettoyage, de solution hydro-alcoolique, l'indisponibilité cyclique, voire permanente des bilans de laboratoires et autres moyens d'investigation ainsi que l'indisponibilité des médicaments et autres produits pharmaceutiques ainsi que les pannes récurrentes du scanner. Les médecins, qui ont décidé d'octroyer à la direction du CHU un délai pour satisfaire leurs revendications, n'ont pas écarté l'éventualité de recourir à la grève. F. S