Le secrétaire général du FLN a appelé les députés du parti à faire preuve de discipline et de voter le projet de loi de finances 2016 tel que présenté par le gouvernement. Les débats critiques animés par les parlementaires du FLN contre le projet de loi de finances 2016 n'ont été, au final, qu'une petite parenthèse. Finie la récréation pour les députés de l'ex-parti unique, place, désormais, à la décision. Celle-ci n'étant pas toujours de leur ressort, ils ont eu, hier, les directives de leur chapelle pour voter en faveur du projet de loi de finances 2016. C'est Amar Saâdani, secrétaire général du FLN, qui les a réunis à l'Assemblée pour les consignes de vote, aujourd'hui, du PLF 2016. "Le FLN votera en faveur du projet tel que présenté par le gouvernement", a finalement tranché, contre toute attente, M. Saâdani, alors que quelque temps auparavant, des observateurs espéraient un sursaut d'orgueil de la part des députés de la majorité pour bloquer des articles pourtant critiqués avec virulence par ces mêmes élus du peuple. Amar Saâdani a précisé, par ailleurs, que le FLN, parti majoritaire à l'APN, "ne peut pas être un tremplin pour certains partis de l'opposition pour passer leurs amendements". Il a révélé que les débats houleux que le projet de loi de finances a suscités à la chambre basse du Parlement et la participation des députés FLN à la critique du projet étaient "une consigne". "Nous avions demandé à nos députés de débattre de cette loi, mais personne n'a le droit, aujourd'hui, de nous dicter la démarche à prendre", a-t-il dit, soulignant que "le FLN est membre du gouvernement et que l'Exécutif appartient au FLN et au chef de l'Etat", de ce fait, "il est inconcevable pour nous de voter contre notre gouvernement". Malgré ces consignes, Amar Saâdani s'est montré incertain que les députés suivent ses directives. De crainte d'une rébellion de la part de certains élus, M. Saâdani a tenu à rappeler qu'un groupe parlementaire "est un bloc uni et solidaire" et que le rôle du député "est à l'intérieur du groupe et jamais à l'extérieur". Les exhortant à suivre les consignes de la chapelle, il a ajouté que celui qui veut enfreindre ces orientations "n'a qu'à se présenter en indépendant". Une lecture somme toute logique pour un parti qui assoit son autorité sur plusieurs portefeuilles ministériels et dont le président n'est autre que le chef de l'Etat. "C'est à vous, députés de la majorité, que reviendra le dernier mot", s'est encore adressé Saâdani à ses députés, précisant que les articles critiqués lors des débats de plénière "sont au contraire un moyen pour défendre et sauvegarder les intérêts des Algériens". Il a cité les articles 71, 2 et 66, dont il a estimé que la lecture faite par "certains députés" est "erronée". Les articles en question prévoyaient, pour l'article 71, "une liberté au ministre des Finances d'intervenir au cours de l'année budgétaire et de procéder aux transferts des budgets sans l'aval de l'APN". Pour les deux articles 2 et 66, ils prévoient l'ouverture des capitaux des entreprises publiques à la privatisation. Interrogé à l'issue de la réunion sur l'accusation portée contre le chef du groupe parlementaire par Mme Louisa Hanoune, révélant qu'il aurait introduit des "étrangers" à la commission de finances de l'APN pour imposer le maintien de l'article 71, M. Saâdani a qualifié cette attaque d'"accusation gratuite" et que la patronne du PT "ne peut pas imposer ce qu'elle veut", donc "elle réagit de la sorte". M.M.