Même si de nombreux députés du FLN étaient nombreux à critiquer le projet de loi de finances 2016, le parti ne risque pas pour autant de s'y opposer, ni même demander la baisse des taxes imposées sur les prix du carburants. Ses élus ont-ils finalement joué les comédiens devant le peuple ? Eclairage. En marge de la 3e séance plénière consacrée au PLF 2016, le chef du groupe parlementaire du FLN, Mohamed Djemaï, a expliqué, hier, que «les députés de son parti sont libres d'exprimer leurs positions à propos du projet, mais leurs interventions n'expriment pas la position du parti». Durant les trois jours de débats, plusieurs députés du parti majoritaire se sont opposés à la hausse des taxes sur les carburants et ont demandé aussi l'annulation de plusieurs articles liés notamment à la cession des terrains aux investisseurs dans le secteur du tourisme. Djemaï a laissé entendre que le groupe parlementaire n'opposera pas un niet aux dispositions du PLF, ni même plaider pour la baisse des taxes sur les produits pétroliers. Toutefois, il a ajouté que le parti prend en considération l'impact de ces augmentations sur le pouvoir d'achat des citoyens. «Nous allons étudier le réel impact», manière de détruire les arguments des alarmistes qui veulent convaincre que ces hausses auront un impact sur les citoyens. «Nous prenons plus en compte les augmentations des budgets sectoriels notamment dans les secteurs de la santé, l'enseignement supérieur et l'éducation qui ont un impact positif sur la vie des citoyens», a-t-il relevé. Le gouvernement a décidé d'encourager les investissements créateurs de richesse et d'emplois, appuiera Djemaï, avançant que «le gouvernement prendra en considération les suggestions des députés du FLN». Les députés libres de critiquer mais pas de bloquer... «La position du parti est claire et consiste en le soutien du président de la République et de son programme, comme nous travaillons pour son application», a-t-il avancé, ajoutant que «le soutien au programme du gouvernement est une évidence. Nous sommes le parti majoritaire et nous assumons notre position». Il explique que les députés ont été autorisés par la direction du parti pour s'exprimer librement. «Ce qui prouve la bonne santé au sein du FLN», soutient-il. «La majorité des interventions permettra d'enrichir le PLF 2016. Ce sont des propositions positives qui peuvent enrichir ce projet», a-t-il estimé. Il considère que «le rapprochement entre le pouvoir législatif et exécutif est indispensable et nous sommes obligés de procéder ainsi». Djemaï a dit que son parti est convaincu que le PLF reflète le programme du président de la République qui est aussi le président du parti. En plus clair, les interventions des députés ne changent en rien la position du FLN, car «notre dernière position est celle de soutenir le projet de loi de finances 2016». A propos des articles annulés par la commission des finances et du budget de certains articles comme les articles 71 et 66, Djemaï a relevé qu'aucun article n'est encore annulé. La commission a fait des propositions d'annulation dans son rapport préliminaire, mais le rapport définitif peut proposer des amendements et des changements au lieu d'une annulation. Pour les députés du parti, ils ont été instruits par la direction du FLN pour «rester vigilants et prendre en considération les défis économiques et en même temps encourager les mesures à même de diversifier l'économie nationale». «Les prix des hydrocarbures sont volatiles et aucun pays ne peut anticiper sur une telle crise», a-t-il soutenu. De son côté, Mohamed Guidji, chef du groupe parlementaire du RND, a affirmé la position des députés de son parti qui sont favorables à l'ensemble des mesures prévues dans le PLF 2016. Les 68 députés ont eu la liberté de débattre le projet, mais «nous sommes favorables pour le projet présenté par le gouvernement». Il a souligné qu'aucun article n'est encore annulé et le ministre des Finances pourra apporter les modifications nécessaires. Ceci dit, les députés des deux partis majoritaires au sein de l'APN ne risquent pas de faire barrage aux hausses des taxes sur les carburants ni même réclamer leurs baisses. Notons au passage que les groupes parlementaires de l'ensemble des partis siégeant à l'APN présenteront aujourd'hui en plénière leurs rapports sur le projet de loi de finances. Les réponses du ministre des Finances sont attendues également durant la journée, alors que l'adoption du texte de loi interviendra le 30 novembre.