Ces compensations devraient concerner dix millions d'Algériens et prendraient la forme d'un "second salaire" pour les bas revenus, selon le ministre. Le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhelfa, a annoncé que la vérité des prix allait progressivement être appliquée aux produits de première nécessité, actuellement subventionnés par l'Etat, tels que le sucre, le lait ou la semoule. Mais, il a tenté de rassurer, en réaffirmant la volonté du gouvernement de maintenir un soutien frontal à travers l'octroi d'une sorte de deuxième salaire pour les 10 millions de citoyens ayant des revenus inférieurs à un certain seuil, soit 50 000 DA. Revenant sur la loi de finances 2016 qui vient d'être promulguée par l'apn, le ministre des Finances, qui intervenait lors de l'émission ‘L'Invité de la rédaction" de la Chaîne III, a indiqué qu'elle visait à "maintenir la croissance avec d'autres moyens", en précisant qu'il s'agit, notamment, de recouvrer plus d'impôts en dehors des hydrocarbures, de mobiliser toutes les ressources en dehors des banques et de réviser certains tarifs, mais "très faiblement". Il a ajouté que la protection et la solidarité sociales seront maintenues, notamment vis-à-vis des personnes défavorisées. "Aucun pays, dans une conjoncture comme celle-ci (chute de 45% des recettes, ndlr), ne maintient un taux de 50% du budget d'équipement, soit 1 800 milliards sur les politiques de soutien", a-t-il dit, indiquant que ce budget vise, en même temps, à booster l'investissement, à booster les entreprises et à protéger les 10 millions de couches vulnérables. Il soulignera que le pays entend sortir progressivement de l'économie pétrolière vers "l'économie réelle", en mettant l'argent du pétrole comme "une variable exogène", en révélant que pour la première année, la fiscalité non pétrolière va rapporter 3 000 milliards de dinars, alors que la fiscalité pétrolière rapportera 1 700 milliards. "Nous avons une stratégie du gouvernement de sortie, d'ici à deux ou trois ans, des subventions généralisées des prix pour aller à une vérité des prix, puis nous allons procéder à un soutien frontal à travers l'octroi d'une sorte de deuxième salaire pour les citoyens ayant des revenus inférieurs à un certain seuil", a déclaré le ministre des Finances. Le gouvernement, qui se penche sur la finalisation de la segmentation des populations visées, veut que les prix des produits de base comme le lait, le sucre ou l'huile, aujourd'hui inférieurs de 50% de leurs valeurs réelles, "augmentent progressivement" et que les personnes, percevant un revenu inférieur à un seuil à déterminer plus tard, "recevront une sorte de deuxième salaire", a-t-il précisé. Selon lui, le gouvernement compte également libérer progressivement, dès 2016, les prix des produits, tels que ceux des carburants, de l'électricité et du gaz, pour les remettre "à leur valeur réelle". Concernant l'ouverture du capital des entreprises publiques au privé, il garantit que celui-ci ne dépassera pas les 34%, ajoutant qu'elle est exclusivement destinée aux investisseurs locaux et "pas aux étrangers". "Toutes nos entreprises doivent s'ouvrir, s'internationaliser, y compris les grandes entreprises publiques", a-t-il, en outre, insisté. il a, enfin, souligné que le Groupe d'action financière (Gafi), chargé de la lutte contre le blanchiment d'argent, va tenir sa prochaine réunion annuelle en Algérie en janvier 2016. A. R.