Créé en 2000, le Fonds de régulation des recettes (FRR), une sorte de fonds souverain, a pour principale mission, l'amortissement aux effets de la volatilité des prix du pétrole et du gaz naturel. Les contributions au fonds proviennent de la taxation des exportations de gaz naturel et de pétrole, ce qui représentent un tiers du PIB et les deux tiers des recettes publiques. Ledit fonds absorbe la différence entre les entrées de la fiscalité pétrolière réelle, engendrée par des prix du baril au dessus de 100 dollars, et celles de la fiscalité pétrolière budgétisée, fixée sur la base d'un baril à 37 dollars. A fin 2000, l'encours du fonds était de 232 mds de dinars. Les derniers chiffres rendus public par la Banque d'Algérie indiquent que le Fonds de régulation des recettes (FRR) disposait de plus de 5 000 milliards de dinars (50 milliards d'euros environ). Toutefois, les ressources dont dispose ce fonds proviennent en grande partie des prix du pétrole, principal pourvoyeur des recettes en devise pour le pays, connaissent une baisse sensible. Et c'est le cas ces derniers temps, où les prix de l'or noir ont connu des yoyos. D'ailleurs, la baisse des prix du pétrole enregistrée, il y a quelques jours, a fait sortir les responsables des institutions algériennes concernées de leurs silences. «La baisse des prix du pétrole, principale source de revenus pour l'Algérie, représente un défi pour le gouvernement mais n'influera pas sur les salaires, les transferts sociaux et le soutien des prix», selon le ministre des Finances Karim Djoudi. Le grand argentier du pays avait ajouté que «ces trois sources (salaires, transferts sociaux et soutien des prix) ne seront pas touchées». Autrement dit, l'Etat est déterminé à «maintenir la politique de soutien direct des prix, comme pour le lait, les blés, l'huile et le sucre,» ou indirect comme pour les subventions accordées pour l'électricité. «Les dépenses inscrites se font sur la base d'un baril à 120 dollars alors que la dépense effective constatée en fin d'exercice est sur la base d'un baril à 75 dollars». Cependant, en cas de chute des cours du brut à un niveau similaire de ceux de 2009 (autour de 60 dollars), l'Algérie devra recourir au Fonds de régulation des recettes (FRR) qui couvrira, le cas échéant, dix ans de déficit budgétaire, selon les récentes explications de M. Benbelkacem, responsable au niveau de la Banque d'Algérie. S.B.