Le prénom masculin Bousif est typiquement maghrébin. C'est nom un composé d'origine arabe : bou (de abû) "père'', c'est-à-dire propriétaire, qui possède quelque chose, une qualité, et sîf/seïf "épée''. Le nom signifie alors "qui possède une épée'', c'est-à-dire un maître de l'escrime. Seif-eddine est également composé : seif "épée'' et al-dîn "religion, foi'', c'est-à-dire "épée de la religion, défenseur de la foi". Les Berbères utilisaient l'épée à une période très ancienne. Une épée remontant à la période du Bronze final (1er millénaire avant J.-C.) dans l'estuaire du Loukos, au Maroc. On sait qu'au XIIIe siècle avant J.-C. les Mashawash, des Libyens orientaux, envahirent l'Egypte. Ils utilisèrent des épées, ainsi que les ‘'Peuples du Nord'' qui s'étaient associés à eux. Les stèles d'El-Hofra, à Constantine, représentent également des guerriers armés d'épées. L'épée figure parmi les armes utilisées par les Berbères dans l'antiquité. Des stèles, retrouvées à l'oued Khanga représentent des guerriers (peut-être des Massyles), avec des javelots et des épées. L'épée était l'arme de la chevalerie musulmane, la furûsiyya. On utilisa d'abord des épées courtes, à la manière des Romains, puis, avec le développement des combats à cheval, on utilisa des épées à lames longues. Une variété d'épée, employée par les Musulmans, est l'épée bifide, c'est-à-dire à la pointe fendue en deux. C'est la fameuse épée du Prophète(QSSSL), appelée Dhû al-Faqâr "l'épée qui sépare'', c'est-à-dire qui sépare entre le bien et le mal, l'incroyance et la foi. Selon la tradition, cette épée a été transmise à Ali, le cousin et gendre du Prophète(QSSSL). On l'utilisa au moment de l'investiture des califes. On pense qu'elle a disparu au XIIe siècle lors du pillage de Bagdad par les Mongols. Au Maghreb l'épée a constitué une arme recherchée qui ne sera détrônée que par l'introduction des armes à feu. Jusqu'à une période récente, elle figura parmi la panoplie des armes des Touareg. Appelée takouba, c'est une épée longue à double tranchant et à pointe arrondie. C'est la poignée qui caractérise le plus la takouba : composée d'une garde cruciforme, elle est recouverte de cuir ou de plaques métalliques décorées. M. A. H [email protected]