Les choses s'accélèrent dans la crise libyenne, avec l'annonce d'une reprise des tractations entre les deux parties en conflit à Tunis, aujourd'hui même, et dans le cadre établi par les Nations unies. Suite à leur interpellation par les représentants des grandes puissances, les avertissant qu'aucune tentative de faire dérailler le processus de paix parrainé par l'ONU en Libye ne réussira, les représentants du Congrès général national (CGN, non-reconnu) et du Parlement élu de Tobrouk ont convenu de poursuivre leurs discussions à partir d'aujourd'hui dans la capitale tunisienne, mais sous l'égide des Nations unies. C'est ce qu'a déclaré dans une conférence de presse mardi, Mhamed Chouaïb, le président du Parlement libyen exilé à Tobrouk. Il a précisé que les parties libyennes vont se réunir pour entamer les opérations menant à la signature finale de l'accord politique de Skhirat (Maroc). Il faut croire que les parties libyennes se sont rendues à l'évidence qu'elles ne pouvaient agir en dehors du cadre onusien, notamment, après la déclaration des ambassadeurs et des envoyés spéciaux pour la Libye des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, de France, d'Italie, d'Espagne, d'Allemagne et de l'Union européenne, qui notent que cette récente déclaration de principes a été annoncée par un très petit nombre de parlementaires des autorités de Tripoli et de celles – concurrentes – de Tobrouk. Les grandes puissances ont aussi réaffirmé leur soutien au projet d'accord présenté par l'ONU début octobre à l'issue d'un long processus de négociations avec les deux autorités libyennes rivales. L'ambassadeur de Tunisie en Algérie, Abdelmadjid Ferchichi, a souligné, lui aussi, dans une déclaration que le document signé, dimanche à Tunis, par les représentants des deux Parlements libyens parallèles n'est qu'une déclaration de principes qui engage les deux parties, tout en réaffirmant que le processus onusien est le fondement de toute solution à la crise en Libye. Ces développements interviennent alors qu'une conférence internationale sur la Libye doit avoir lieu le 13 décembre à Rome, où les grandes puissances comptent y réaffirmer leur soutien au projet d'accord de l'ONU. En effet, la communauté internationale tient à mettre fin au conflit fratricide en Libye pour juguler la progression du groupe terroriste autoproclamé Etat islamique dans ce pays, où la situation de chaos favorise le passage de milliers de migrants, qui tentent de rejoindre les côtes européennes, situées à moins de 300 km. M.T.