Le coup d'envoi du Salon national de la calligraphie et de l'architecture en Algérie a été donné samedi à la maison de la culture de la ville de Tamanrasset. La manifestation, qui en est à sa 2e édition, a vu la participation de plusieurs chercheurs en cet art pictural ayant connu un regain d'intérêt de la part d'une nouvelle génération de calligraphes soucieux de préserver ce patrimoine culturel indissociable de l'histoire de plusieurs civilisations. Pas moins de seize participants issus des wilayas de Biskra, Jijel, Djelfa, Tiaret, Béjaïa, Adrar et Tamanrasset ont pris part à ce rendez-vous culturel qui s'inscrit dans le cadre de l'actualisation des approches historiques et patrimoniales de l'écriture et de l'art architectural en Algérie. "L'objectif de ce salon, placé sous le thème ‘'la calligraphie, patrimoine esthétique de l'architecture'', est de mettre en relief les legs archéologiques et les transcriptions résumant l'harmonieuse vie des aïeux, en plus des compositions esthétiques réalisées à travers le temps dans le but de mettre en valeur cet art millénaire", a souligné d'emblée le conférencier Sadiki Abdellah, en marge des journées d'études organisées à l'occasion. M. Sadiki a fait voyager l'assistance dans l'histoire des transcriptions tifinagh pour faire comprendre le rôle joué par les calligraphes berbères dans de nombreuses civilisations. Le conférencier a ainsi évoqué des problématiques clés afin de mettre en valeur le potentiel calligraphique de cette région présentée comme source d'inspiration de plusieurs auteurs et artistes. Le public a, sans nul doute, découvert les étapes du développement de l'écriture tifinagh avant de passer à sa fonction décorative dans l'architecture. "La calligraphie est un réceptacle de la diversité culturelle qui a caractérisé les civilisations pharaonienne et romaine et l'esprit de créativité de nos ancêtres. Cette édition nous permettra ainsi de concevoir un projet en se penchant profondément sur la relation existante entre la calligraphie et l'architecture ainsi que sur la créativité du génie de l'homme à travers l'histoire. La nouveauté de ce salon consiste en la mise en relief des inscriptions tifinagh en définissant ses relations avec l'architecture locale", a expliqué Abdelkader Gouaïche, conseiller culturel chargé de la communication à la maison de la culture de Tamanrasset. Au programme de ce salon, qui durera jusqu'à aujourd'hui, des journées d'études sur la thématique, des expositions sur l'art plastique et l'écriture tifinagh et un forum culturel art et pensée qui devrait être animé par les artistes participants. Les organisateurs ont également prévu de rendre hommage au défunt Abdelhamid Laroussi, ex-président de l'Unac (Union nationale des arts culturels), ainsi qu'au calligraphe professeur Mohamed Hamza. La surprise du salon reste toutefois la participation de cette exposante de Tiaret, en la personne de Gouchiche Yamina, qui a pu faire des ossements et esquilles d'animaux un support pour ses fascinantes œuvres calligraphiques. "Une première en Algérie", se targue M. Gouaïche. R.K.