La démarche a impliqué plusieurs groupes parlementaires, notamment ceux du Parti des travailleurs (PT), de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), du Front de la justice et du développement (FJD), ainsi que des députés et sénateurs n'engageant pas leurs chapelles partisanes. Les parlementaires de l'opposition, notamment les députés qui ont chahuté le vote du projet de la loi de finances 2016 à l'Assemblée populaire nationale (APN), ne désespèrent pas de pouvoir faire barrage au texte de loi. Ayant manqué de rallier à leur cause les sénateurs, qu'ils avaient sollicités pour rejeter le PLF 2016, ils ont enchaîné, hier, par la remise d'une lettre au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans laquelle ils l'interpellent pour surseoir à la signature de la loi en question. La lettre, dont la substance, a-t-on appris de bonne source, est consacrée à la mise en relief des dangers contenus dans le très controversé projet de loi de finances 2016, a été déposée hier matin auprès du directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia. La requête est signée par 92 parlementaires, 90 députés et 2 sénateurs. La démarche a impliqué plusieurs groupes parlementaires, notamment ceux du Parti des travailleurs (PT), de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), du Front de la justice et du développement (FJD), ainsi que des députés et sénateurs n'engageant pas leurs chapelles partisanes. Parmi ces derniers, des députés du FLN, du RPN et du MPA. Les deux signataires parmi les sénateurs sont évidemment Zohra Drif-Bitat, qui fait partie des principaux animateurs du groupe des "19-4", et Boualem Djaafar, élu du FLN. Le contenu de cette requête au président de la République ne sera rendu public que dans deux ou trois jours, probablement mercredi, ajoute notre source. Le temps que le courrier parvienne au chef de l'Etat. Cela dit, il reste fort improbable que le président Bouteflika accorde une suite favorable à la demande de ces parlementaires. Le vote du projet de loi de finances 2016 par le Sénat laisse déduire que le texte est bien parti pour être signé et promulgué. Les déclarations du ministre des Finances au moment où le PLF subissait l'examen parlementaire, ajoutées à celle faite avant-hier par le Premier ministre à Sétif, ne laissent aucun doute quant à la volonté du gouvernement de garder sa copie telle qu'elle a été élaborée initialement. L'opposition parlementaire, qui n'ignore pas les vraies intentions du gouvernement, espère sensibiliser le chef de l'Etat sur les risques que la loi de finances 2016 fait encourir au pays. Elle doit certainement supposer que le PLF 2016 a été élaboré à l'insu de Bouteflika. Le groupe des "19-4", auquel participe la secrétaire générale du PT, reste quasiment convaincu que le président de la République n'est pas informé du contenu du projet de loi. Un contenu jugé antinational, rappelons-le. Ce sont d'ailleurs certains articles du PLF 2016 qui ont motivé la demande d'audience des "19" au chef de l'Etat, début novembre dernier. Une demande déposée chez le même Ouyahia le 2 novembre dernier. S. A. I.