Slimane Hachi, le directeur du CNRAH (centre national de recherche anthropologique et historique), était, ce mercredi matin, au studio de « l'invité de la rédaction » à la radio Chaîne 3. C'était à l'occasion du Mawlid Ennabaoui. Il en a profité pour s'étaler sur « Sbuâ al Mawlid Ennabaoui », fêté dans le Gourara (sud algérien). Il a insisté sur le message de cette fête qui est "une pratique très ancienne, qui a plusieurs siècle d'âge ", et dont le "sens profond est la résorption des conflits éventuels et le resserrement des liens sociaux". Une célébration classée, depuis quelques semaines, patrimoine immatériel de l'humanité par l'UNESCO (Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture) lors de la 10ème session du comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (qui s'est déroulée du 30 novembre au 4 décembre derniers, à Windhoek en Namibie). "La reconnaissance de la pratique pluriséculaire du Sbuâ rentre dans le cadre de la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO adopté en 2003" a déclaré Slimane Hachi. Il a également rappelé que "l'Algérie l'a ratifié en février comme premier Etat au monde et actuellement plus de 160 Etats l'ont approuvé". Depuis la ratification sept sites algériens ont été enregistrés au patrimoine matériel mondial : Tassili, Tipaza, Djemila, Timgad, la vallée du M'Zab, la Casbah d'Alger et Kalâa des Béni Hammad. Concernant le patrimoine immatériel , six ont été choisis: le rituel et les cérémonies de la Sebeïba dans l'oasis de Djanet, sbuâ al Mawlid Ennabaoui dans le Gourara, le costume nuptial de Tlemcen, L'Ahellil du Gourara, le pèlerinage annuel au mausolée de Sidi ‘Abd el-Qader Ben Mohammed dit « Sidi Cheikh », les pratiques et savoirs liés à l'Imzad des communautés touarègues de l'Algérie, du Mali et du Niger. Le directeur du CNRAH a précisé également que « chaque pays a le droit de proposer un seul dossier par an » et le choix, d'après lui, « fait partie d'une stratégie d'Etat,et l'Algérie a une feuille de route (...) qui indique que les éléments culturels du grand Sahara doivent être privilégiés», ainsi que « les éléments proposés sont ceux sur lesquels le centre national de recherche anthropologique et historique a une forte documentation ». Concernant le costume nuptial tlemcenien, sur lequel a rebondi Souhila El Hachemi, Slimane Hachi a indiqué qu'il avait été proposé dans le cadre de Tlemcen, capitale de la culture islamique, en 2011 "car il englobe des éléments provenant de la berbérité ancestrale, à la l'Andalousie et l'Empire ottoman" . Tout en ajoutant que "ces classifications de l'Unesco impliquent une responsabilité de préservation et de promotion et de respect, car la reconnaissance planétaire des éléments culturels est un honneur et un privilège. Tout en prenant soin de ne pas figer, folkloriser ou perdre ces patrimoines ." La Casbah a été abordé par Le directeur du CNRAH, qui a tenu à préciser que "son service s'occupe de rapporter les dossiers" mais "pour la préservation du patrimoine culturel urbain il faut d'abord beaucoup d'argent et la concordance de plusieurs éléments qui sont : la participation des habitants, un vrai plan de sauvegarde, des institutions et des organismes pérennes, et des collectivités locales ." Yasmine BENAIDA @YasmineBenaida