Leur interpellation, dans la nuit de dimanche à lundi, n'a pas contribué au retour au calme dans la région. Hier, une immense barricade a été dressée au centre de la localité voisine de Raouraoua. Plus d'une vingtaine de personnes ont été mises sous mandat de dépôt par le procureur de la République après les multiples émeutes qui continuent, depuis samedi dernier, à secouer la petite bourgade de Aïn Laloui, située sur la RN18 à une quinzaine de kilomètres à l'ouest de Bouira. C'est durant la nuit de dimanche à lundi qu'un deuxième groupe d'émeutiers a été interpellé puis présenté, le lendemain, en référé devant la justice. Hier, le climat insurrectionnel, qui régnait depuis le début de la semaine, s'est encore étendu vers d'autres agglomérations telles que Tizi Larabaâ dans la commune d'Aomar, Raouraoua et Birghbalou situées dans le sud-ouest de la wilaya. Le long de la RN8, les populations sont sorties pour occuper la chaussée et interrompre la circulation sur cet important axe routier reliant Bou Saâda à la capitale. Les manifestants voulaient joindre leurs cris de détresse à ceux des autres révoltés quant à la dernière augmentation des prix. La hausse du coût du gaz, du carburant et celle du transport et, particulièrement, le chômage constituent l'essentiel des revendications soulevées par ces populations de l'Algérie profonde. Au niveau de la petite localité de Raouraoua, les protestataires, qui se sont rassemblés au centre-ville où une immense barricade a été érigée, dénonçaient le fait que le gazoduc passe à 7 kilomètres seulement de chez eux sans qu'ils soient alimentés pour autant. À Bir-Ghbalou, c'est le même climat qui régnait, hier, et les manifestants, qui criaient leur désarroi, affirmaient à tout bout de champ qu'ils ne sont pas prêts à abdiquer. “Nous reviendrons ici tous les jours et d'une manière constante, jusqu'à ce que les augmentations soient levées. Nous vivions déjà dans la misère et le gouvernement veut nous en rajouter encore”, criaient à l'unamité les manifestants. Dans certaines localités, par contre, à l'image de Ath-Mansour, Saïd-Abid ou encore le village Abbas-Boudjenane à l'est de la wilaya, un partiel retour au calme a été enregistré, hier. Bien que les traces des pneus brûlés et autres détritus ayant servi de barricades étaient toujours visibles aux abords des routes et à proximité des villages où il y a eu des manifestations. Cela dit, et en dépit d'un semblant d'apaisement, le climat qui sévissait, hier, dans ces régions ne dénote guère d'un retour au calme intégral et durable car les signes de l'entière quiétude n'étaient pas encore apparents. Notons, par ailleurs, que les fourgons de transport public de la ville de Lakhdaria sont rentrés en grève depuis deux jours à cause d'un conflit les liant à la direction du transport qui leur refuse une quelconque augmentation des prix. Cet état de fait n'a pas manqué de créer une crise aiguë en matière de déplacement des personnes vers le chef-lieu de la wilaya et en direction d'Alger. R. S.