Résumé : Sa belle-mère décède d'une crise cardiaque en pleine opération. Le médecin leur conseille de vite l'enterrer ; Lyès et Kader, qui étaient en train de se disputer, s'en occupent. Lyès a beaucoup de regrets. Il lui fait de la peine... L'enterrement a lieu quelques heures après en présence de leur famille et voisins. Lyès est effondré. Il pleure sans retenue ; quand il rentre à la maison, il trouve Selma en compagnie de voisines venues les soutenir durant cette épreuve. Elle le suit à la salle de bains où il va se rincer le visage. -Quelqu'un a préparé du café, en veux-tu ? propose-t-elle. -J'ai mal à la tête ! Elle va exploser ! -Viens t'allonger un moment dans la chambre de tes parents ! La pièce qu'on occupait est devenue un débarras ! Je vais essayer de te trouver du paracétamol ! Il va s'isoler un moment, le temps qu'elle lui apporte le médicament et lui tient compagnie. -Tu te rends compte, elle est morte sans que je me sois réconcilié avec elle ! Je n'ai pas eu son pardon ! -Pour l'avoir, il aurait fallu que tu lui fasses plaisir en renonçant à moi, lui rappelle-t-elle. Mais quoi que tu aurais choisi, je suis là pour deux raisons ; mon fils et toi ! D'ailleurs, pourquoi tardent-ils ? Quand le reverrai-je ? -Ne t'inquiète pas. Ils doivent être arrivés ! Je t'emmène après... -Où ? -Chez ma tante Djouher, la mère de Karim... Tu ne peux pas te rappeler d'eux. Quand tu vivais ici, ils ne fréquentaient plus ma mère, lui confie Lyès. On va le retrouver là-bas ! -Je t'en prie ! Peut-être qu'ils sont arrivés ! Emmène-moi ! Lyès ne peut pas le lui refuser. Il l'emmène chez sa tante, à l'autre bout du quartier. Celle-ci se préparait à partir à l'hôpital quand ils arrivent chez elle. Elle les accueille toute aussi triste que Lyès qu'elle garde un moment dans ses bras pour le réconforter. -Soyez les bienvenus mes enfants ! J'aurais aimé vous recevoir dans de meilleures circonstances ! Mais c'était katba... -Oui, moi aussi, je regrette... khalti (ma tante), est-ce qu'ils sont arrivés ? Mon fils est ici ? -Oui mais il dort, lui apprend-elle en posant une main sur son bras. -Je ne veux pas vous retenir, dit Selma. -Ma sœur n'est plus là pour m'accueillir... -Tout comme moi, tu étais fâchée avec elle ! Khalti, je regrette de ne pas m'être réconcilié avec elle, lui confie-t-il. Peut-être que j'aurais pu lui faire entendre raison ? Sa tante secoue la tête. -S'il n'était pas interdit de dire la vérité sur les morts, je dirais qu'elle était butée et trop souvent injuste, dit-elle. Si on s'était fâchées jusqu'à maintenant, c'est parce qu'elle n'acceptait pas de revenir en arrière ! Même si elle était plus âgée, elle n'aurait fait aucun effort pour tisser des liens d'amitié et de respect ! Elle faisait toujours le contraire ! On peut dire qu'elle avait du caractère, dit Lyès. Qu'elle repose en paix ! -Qu'Allah lui pardonne ! Sais-tu qu'elle et ton père se disputaient souvent ? Elle le forçait à l'emmener jusqu'à toi ! Elle aurait été prête à payer quelqu'un pour se débarrasser de ta femme, mon fils ! -Tu exagères ! -J'aurais aimé que ce soit le cas, mon fils ! Mais je te jure qu'elle avait la rage ! Lyès se prend la tête entre les mains, puis il se lève agacé. -Ne parle plus de maman, s'il te plaît ! -Bien, mon fils, ta mère était ma sœur ! Qu'Allah l'accueille dans son vaste paradis, souhaite-t-elle. Selma, tu peux rester ici... Lyès, si tu veux bien m'emmener à l'hôpital... il faut que je voie ton père ! -Où est khalti Halima ? -Elle est retournée chez toi, lui apprend Djouher. Je lui ai dit qu'elle peut repartir tranquille ! Je me suis occupée du petit... Maintenant, sa mère est là ! -À qui comptais-tu le laisser ? Tu t'apprêtais à partir ! -À ma belle-fille, la femme de Karim. Elle ne vous a pas entendus entrer. Yasmina ! Yasmina ! Une jeune femme accourt et sourit en les voyant. Elle les embrasse chaleureusement. -Yemma, tu peux partir ! Je m'occupe de Selma. Viens avec moi à la cuisine, j'ai de la bonne galette sur le feu ! (À suivre) A. K.