“Nous avons eu des séances de discussion sur la lutte antiterroriste et les mesures prises par le gouvernement algérien en la matière pour offrir une solution à certaines personnes qui voudraient revenir et s'insérer dans la société. Ce problème est infiniment moins complexe qu'il y a dix ans.” Cette déclaration émane du député américain, Edward Royce, président d'une délégation du Congrès américain, faite, hier, lors d'un point de presse à l'aéroport Houari-Boumediene au terme d'une visite de deux jours en Algérie. Cette révélation qui concerne, selon toute vraisemblance, le projet d'amnistie générale envisagé par le président Bouteflika, le député américain, chef d'une délégation de cinq membres du Congrès (Barbara Lee, Betty Mc Collum, Jim Mc Dermott et Diane Watson) l'a exprimée à l'issue d'une série d'entretiens qu'il a eus avec une pléiade de responsables algériens. Il s'est entretenu à ce sujet avec le président Bouteflika, le ministre des Affaires étrangères Abdelaziz Belkhadem, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN) Amar Saïdani, le président du Sénat Abdelkader Bensalah, le secrétaire général du ministère de la Défense, le général Sanhadji. Le contenu donc du projet d'amnistie générale, resté jusque-là inconnu même des responsables qui se chargent de faire campagne en sa faveur, vient d'être révélé en primeur aux Américains. Cependant, le parlementaire américain ne donnera pas à la presse plus de détails sur le contenu de ce projet d'amnistie et la teneur des entretiens qu'il a eus avec le président Bouteflika à son sujet. Il se contentera de louer les efforts de l'Algérie en matière de lutte contre le terrorisme et de souligner que “nous (les Américains, ndlr) avons beaucoup de choses à apprendre de l'Algérie”. Abordant le chapitre économique, Edward Royce, qui a expliqué l'importance des perspectives de coopération entre l'Algérie et les états-Unis, a déclaré avoir appelé le ministre de l'Economie américain en vue de la conclusion d'un accord de libre-échange entre les deux pays. Le Sahara occidental a également constitué un sujet de discussion entre la délégation américaine et les responsables algériens. “Nous souhaitons le règlement du conflit du Sahara occidental pour assurer une certaine justice aux populations sahraouies”, a indiqué le député pour lequel l'Algérie a joué un rôle prépondérant en la matière comme elle l'a fait avec son rôle de “leadership joué pour la paix en Afrique, notamment au Darfour (ouest du Soudan)”. Louant, par ailleurs, les engagements du président Bouteflika dans la conduite des “réformes et de l'édification de la démocratie”, Edward Royce n'a, cependant, pas abordé, comme de tradition chez les Américains, la question des droits de l'Homme en Algérie et la situation de la presse. N. M.