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Le passif BRC remonte à la surface
Affaire Sonatrach I
Publié dans Liberté le 07 - 01 - 2016

Les débats hier au tribunal criminel d'Alger au sujet du troisième volet de l'affaire Sonatrach I, celui relatif à la réhabilitation du siège historique de la compagnie nationale devant être affecté à son activité de commercialisation, ont fait remonter à la surface toute la crasse enfouie sous le couvert de la dissolution de Brown and Root Condor (BRC), société mixte dans laquelle Sonatrach était associée aux Américains de KBR et spécialisée dans la construction.
Le tribunal criminel est passé hier aux auditions des accusés liés au troisième volet de l'affaire Sonatrach I, celui relatif au marché de réhabilitation du siège annexe de la compagnie nationale sis rue Ahmed-Ghermoul à Alger. Ce projet devait, selon le directeur de gestion des sièges, Abdelouahab Abdelaziz, responsable du suivi du projet, poursuivi pour octroi d'avantages injustifiés et participation dans la dilapidation de deniers publics, passer par un appel d'offres national et international avant d'être attribué en gré à gré sur injonction du P-DG, Mohamed Meziane, et son conseiller, Mohamed Senhadji, son prédécesseur au poste de directeur de gestion des sièges.
Abdelouahab Abdelaziz qui était l'informaticien en chef de la compagnie avant d'intégrer le conseil exécutif en tant que directeur de gestion des sièges, a précisé que l'appel d'offres a été lancé par le vice-président chargé de la commercialisation, Mohamed Chawki Rahal, parce que c'était la direction de la commercialisation qui devait l'occuper après réhabilitation. Cette direction avait délégué le suivi du projet à la direction du siège sous prétexte que cette dernière disposait d'un important potentiel technique pour avoir absorbé la plupart des ingénieurs issus de BRC, dissoute en 2007. "On nous a transféré le dossier après avoir reçu les offres techniques dans le cadre de l'appel d'offres technique pour la réalisation des études. J'ai néanmoins reçu une instruction de Mohamed Senhadji qui était mon supérieur direct à l'époque me sommant de désigner le bureau d'études CAD pour élaborer le cahier des charges pour lancer les travaux de réalisation en urgence", a indiqué Abdelouahab Abdelaziz, précisant que le P-DG, Mohamed Meziane, était d'accord et qu'il a même eu l'aval du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. "Où est l'urgence dans la réhabilitation de ce siège ?", a demandé le juge. "J'ai reçu des instructions je les ai exécutées, c'est à mes supérieurs de répondre à cette question", a répliqué Abdelaziz. "Pourquoi avez-vous annulé l'appel d'offres et opté pour le gré à gré alors que vous avez reçu suffisamment d'offres et il n'y avait aucune force majeure qui justifiait de faire aussi vite ? Ce sont quand même de gros montants", a insisté le juge. "Je n'ai pas été associé dans la prise de décision monsieur le président", a encore répondu Abdelouahab Abdelaziz.
"L'affaire aurait pu prendre une autre tournure si..."
Mais quand le juge rappelle à Abdelaziz ses déclarations devant la police judiciaire en énumérant les contrats de gré à gré passés par sa direction dans la période antérieure à sa nomination et qu'il ne s'agissait pas uniquement du projet du siège de Ghermoul, il a donné une précision de taille : "Beaucoup de projets ont été lancés au temps de BRC qui construisait pour nous et qui n'ont pas été achevés. Il fallait donc gérer ce passif. Mais je n'ai pris aucune décision ni signé aucun contrat les concernant". Il a encore déclaré qu'à l'éclatement du scandale le marché de réalisation des travaux du siège de Ghermoul attribué aux Allemands d'Imtech a été annulé. "Suite au lancement des investigations par le DRS, la direction générale de Sonatrach a donné instruction pour annuler le marché et lancer un appel d'offres national pour des travaux moins onéreux", a-t-il affirmé. Et au juge de commenter : "Après le lancement des investigations l'urgence qui justifiait le gré à gré s'est dissipée !"
L'autre subalterne auditionné dans le cadre de ce dossier du siège Ghermoul, c'est Mouloud Aït El-Hocine, chef du département technique de la direction commercialisation. Cet architecte recruté au temps d'Abdelmadjid Attar à Sonatrach sur recommandation du chef de la troisième région militaire comme il a pris le soin de le préciser en se présentant, s'est néanmoins interrogé sur l'absence de son supérieur hiérarchique Mohamed Benabbès qui occupait le poste de directeur de l'administration et des moyens généraux de l'activité commercialisation. "Je vous dis cela monsieur le président parce qu'il y a des faits et des documents qui ont été dissimulés et l'affaire aurait pris une autre tournure si l'enquête avait été poussée dans le sens de ces faits", a-t-il accusé. Le juge n'a pas bronché à cette déclaration, il n'a en tout cas pas posé de questions s'agissant de ces faits et des documents "dissimulés" d'après Mouloud Aït El-Hocine, en l'interrogeant plutôt sur sa responsabilité dans l'affaire pour laquelle il est poursuivi pour tentative de passation de marchés en violation de la réglementation et tentative de dilapidation de deniers publics. Mouloud Aït El-Hocine a expliqué que son rôle était technique, la décision ne relevant pas de ses prérogatives.
Les annotations de Chakib Khelil
Ce sont en effet des projets se chiffrant en millions d'euros réalisés pour le confort des travailleurs de Sonatrach dans diverses régions du pays (cours de tennis, hôtel, clubs...) et attribués de gré à gré. Appelé à la barre, Mohamed Chawki Rahal, vice-président chargé de la commercialisation a déclaré, lui aussi, que toutes les décisions concernant ce siège de Ghermoul ont été prises avec l'accord du P-DG et du ministre. "Vous receviez des instructions écrites ?", a interrogé le juge. "Après avoir constaté le retard dans la réalisation des travaux du siège de Ghermoul (2 ans à partir de la date d'affection du siège à la direction de commercialisation, ndlr), j'ai demandé à la direction de gestion des sièges de me transférer le dossier pour le gérer à mon niveau. À ce moment-là, une consultation restreinte a été déjà lancée, elle était en phase d'ouverture des plis de l'offre financière. Il y avait trois offres. Ainsi et après le retrait d'une entreprise, nous nous sommes retrouvés avec deux seulement, Imtech (Allemagne) et une autre société américaine. Cela devait constituer une raison pour déclarer le marché infructueux. Mais, face au retard et à l'urgence de doter l'activité commercialisation d'un siège à la hauteur de ses missions, nous avons demandé l'avis du P-DG en lui proposant les options qui se présentaient à nous. C'était soit de continuer avec ces deux entreprises, soit annuler le marché et se lancer dans une autre procédure. Le P-DG a transmis notre doléance au ministre et il a annoté ‘allez vers l'option n°1' qui était celle de poursuivre la procédure déjà lancée", a-t-il révélé.
Lyas Hallas


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