Des dizaines d'arbres, dont quelques-uns ont plus de cent ans d'âge, font l'objet, depuis ce vendredi, d'une coupe systématique à Mila. Une trentaine d'eucalyptus, qui ont été plantés anciennement pour consolider le sol et minimiser les effets des glissements de terrain, sont mutilés à coups de scie électrique à la rue Zarrouki, au centre-ville de Mila, provoquant la colère des riverains et des associations de la société civile activant dans le champ environnemental. Entamée ce vendredi, l'opération est perçue comme un "massacre" par les riverains. Le président de l'association Mila Verte, connu pour ses multiples contributions à la protection de l'environnement, s'insurge contre l'opération qu'il qualifie "d'acte barbare contre le tissu végétal de la ville". Le concerné a saisi, ce samedi, le wali, lui demandant d'intervenir pour épargner les sujets qui restent ; des arbres, dont quelques-uns sont séculaires, selon ses affirmations. En effet, les services de la DUC et ceux de l'APC procèdent, depuis ce vendredi, à la coupe d'une trentaine d'arbres géants, dont quelques-uns s'élèvent à près de 30 mètres et ont un tronc de plus de 2 mètres de circonférence, provoquant l'ire des habitants de la rue. "Ces arbres centenaires font partie de milliers d'autres plantés anciennement un peu partout dans la ville pour la protéger contre le phénomène des glissements de terrain. On n'a pas le droit d'y toucher. Les couper, c'est déranger l'équilibre naturel dans cette partie de la ville", précise notre interlocuteur. Pis, l'opération réalisée à la hâte provoque de nombreux dégâts collatéraux. Dans leur chute, les géants eucalyptus ont entraîné les câbles du réseau électrique et sinistré des lampadaires et des auvents de magasins. Mais malgré cela, les commerçants élisant domicile à la rue Zarrouki s'en réjouissent. "Ces arbres masquaient les devantures et les enseignes des magasins. La rue paraît maintenant plus aérée, plus spacieuse et la visibilité y est meilleure", nous dira l'un d'eux. Signalons que selon certaines sources non officielles, les autorités de la ville projettent de construire une rue à double voie, à partir de la rue Zarrouki, jusqu'à Aïn Sayah, sur la sortie-est de la ville. Kamel B.