Les terroristes ont encore dressé, mercredi soir, vers 18h30, un faux barrage sur le tristement célèbre chemin de wilaya 128 entre Tizi Ouzou et Boghni. Des terroristes sont descendus du maquis de Boumahni pour perpétrer mercredi dernier un carnage à Boghni qui a fait 4 victimes, dont 3 jeunes militaires. Il était précisément 18h30 quand les premiers véhicules circulant sur ce “tronçon de la mort”, le chemin de wilaya 128 reliant Tizi Ouzou à Boghni, se sont retrouvés face à des dizaines d'éléments armés vêtus de tenues militaire, de la garde communale ou encore de la police (BMPJ). Et comme à l'accoutumée, les terroristes se sont fait passer pour des éléments des services de sécurité, afin de tromper la vigilance des passagers, en procédant au contrôle d'identité de tous les usagers. Et ce n'est qu'au milieu de tout l'encombrement créé que les témoins se sont aperçus qu'il s'agissait d'un faux barrage. “C'est là qu'on s'est rendu compte que c'étaient des terroristes avec tenue afghane et barbe”, dira un citoyen de Boghni qui a voulu garder l'anonymat. Trois jeunes militaires identifiés seront atrocement égorgés en plus d'une quatrième personne dont on ignore la fonction. En plus de ces odieux assassinats, tous les citoyens retenus ont été rackettés. “Certains prennent l'argent, d'autres viennent nous demander nos portables... Et figurez-vous qu'ils ne choisissent que les meilleurs appareils, tout en prenant le soin de remettre les puces aux propriétaires !” dira notre interlocuteur. Pendant plus de trois heures, trois longues heures, les terroristes du GSPC feront subir les pires atrocités à des dizaines de citoyens en égorgeant sous leurs yeux sans aucun état d'âme 4 de leurs concitoyens. Et ce n'est que vers 21h30 que les terroristes ont rejoint les maquis de Boumahni via le village Kentidja en “réquisitionnant” de force camions, camionnettes et fourgons. Cet énième attentat sur le CW 128, devenu un véritable coupe-gorge, a laissé l'opinion s'interroger sur la sécurité dans la région. En tout état de cause, cet attentat va sans aucun doute relancer le débat sur la situation sécuritaire à travers le pays, en général, et en Kabylie, en particulier. Une situation dont on ne cesse de dire qu'elle est en nette amélioration. Merzouk Ouziane