La route reliant la ville de Tizi Ouzou à Boghni a renoué, dans la soirée de mercredi dernier, avec les faux barrages après tout de même une accalmie qui aura duré plusieurs mois. Le groupe armé, composé d'au moins dix éléments, a donc choisi un jour de fin de semaine pour dresser son guet-apens aux automobilistes et autres voyageurs sur ce tronçon très fréquenté, qui traverse une forêt dense et touffue, endroit privilégié par les terroristes pour commettre leur forfait sans être inquiétés. C'est précisément à l'endroit connu sous l'appellation de deuxième tunnel que le groupe armé a dressé le faux barrage. Heureusement, cette fois-ci, on ne déplore pas de victimes parmi les citoyens dont beaucoup d'estivants et d'émigrés, pris dans la nasse du groupe armé. Les terroristes, comme à leur habitude, ont pris le soin de vérifier l'identité de tous ceux qui ont eu la malchance de tomber sur leur chemin, puis de leur prêcher un discours religieux et de les racketter, avant de prendre la fuite. Un citoyen aurait été délesté d'une somme de 7 millions de centimes. Un véhicule de marque Toyota a été incendié par les terroristes qui, leur méfait accompli, ont contraint le conducteur d'un fourgon de transport de voyageurs à les transporter jusqu'à la lisière de la forêt de Boumahni d'où ils ont l'habitude de rallier le fameux maquis de Sidi-Ali-Bounab, très proche à vol d'oiseau. Relâché par ses ravisseurs, le conducteur du fourgon s'est immédiatement rendu à la sûreté de daïra de Boghni, où il a été entendu sur la mésaventure qu'il venait de vivre. Dans la matinée de jeudi, c'est-à-dire, au lendemain du faux barrage, deux hélicoptères de l'armée ont survolé pendant plus d'une heure, les forêts de la région à la recherche de la moindre trace du groupe armé responsable du faux barrage. M. D.