Des dizaines de jeunes ont déclenché, durant la nuit de mercredi à jeudi, un mouvement de protestation dans le quartier Béchar-Djedid de la ville de Béchar, qui a donné lieu à de violentes émeutes. Les protestataires ont saccagé plusieurs édifices publics (centre des Pet T, siège du laboratoire régional, la SAA…) et incendié plusieurs voitures, plaques de signalisations et des palmiers. Avant de mettre le feu à des pneus à l'entrée sud de leur quartier, les manifestants ont procédé à la fermeture de la route reliant leur quartier au centre-ville. Cet axe a été barricadé à l'aide de pierres paralysant toute la circulation. À cet endroit où des échauffourées ont éclaté entre les forces de sécurité et les manifestants, un important cordon de sécurité a été déployé. 5 blessés sont à signaler lors de cette manifestation. Il s'agit de 3 policiers et de 2 jeunes. Une cinquantaine de personnes ont été interpellées par la police et sont toujours placées en garde à vue. Selon un jeune rencontré sur la route, les habitants de Béchar-Djedid revendiquent l'arrêt définitif du feuilleton des coupures d'électricité et le règlement immédiat des problèmes sociaux des habitants de ce quartier. Un fonctionnaire qui a requis l'anonymat affirme que le problème d'électricité n'est que la goutte qui a fait débordé le vase car le véritable motif de cette révolte c'est la malvie. “Nous avons contacté la Sonelgaz à plusieurs reprises pour les mettre au courant des dégâts provoqués par ce phénomène de coupures, mais personne n'a voulu nous entendre”, a souligné un gérant de café. Un élu, dont la femme enceinte est malade, nous a déclaré à son tour que ces perturbations inopportunes d'électricité sont observées généralement au cours de l'après-midi entre 12h et 17 h au moment où les habitants de cette région du sud ont besoin de climatisation pour atténuer un tant soit peu la température qui a dépassé les 42° durant cette saison estivale. Il est à signaler que cette situation a provoqué des pertes en produits consommables pour les pâtissiers, les crémeries et les cafés où malgré la chaleur, les clients n'arrivent pas à trouver de boissons fraîches. Même les bouchers de ce quartier périphérique de la capitale de la Saoura ont jeté une importante quantité de viande rouge pour ne pas mettre la santé des citoyens en danger. Pour M. M.S. qui a marié sa fille ce week-end : “La Sonelgaz a perturbé notre fête et à la place d'électricité domestique nous avons utilisé les feux de voitures pour servir les repas aux invités.” “Si la Sonelgaz a opté pour le délestage, nous exigeons que cette action touche tous les quartiers de la ville à tour de rôle”. Vingt-quatre heures après les violentes émeutes qui ont secoué ce quartier, la ville a retrouvé le calme et la sérénité. Il est à rappeler qu'un autre soulèvement populaire avait eu lieu en 2002 dans ce même quartier. Ces troubles ont causé de nombreux dégâts à différents édifices publics (centre des P et T, commissariat de police...). RACHID ROUKBI