Plusieurs centaines de personnes se sont de nouveau rassemblées hier à Kasserine, dans le centre de la Tunisie, où la mort d'un jeune chômeur en marge d'une manifestation a récemment ravivé les tensions sociales. Les manifestants se sont rassemblés devant le gouvernorat, réclamant des "solutions" au problème chronique d'emplois, en particulier chez les jeunes, dans cette région défavorisée du pays. Ils ont ensuite pris la direction du centre-ville, distant de quelques kilomètres, selon les médias locaux. Le gouverneur Chedly Bouallègue a assuré, sur les ondes de la radio privée Mosaïque FM, que les autorités locales étaient à l'écoute des manifestants. "Nous sommes en train d'accueillir des jeunes, des diplômés de l'enseignement supérieur, par groupes. Nous les écoutons, dialoguons et notons leurs revendications", a-t-il fait valoir. Alors qu'un couvre-feu nocturne a été décrété mardi à Kasserine, une cité de quelque 80 000 habitants, M. Bouallègue a affirmé que celui-ci avait été globalement respecté. Selon une source de sécurité, des incidents ont toutefois éclaté à Thala, ville à 50 km au nord de Kasserine, où des manifestants ont brûlé des pneus. La situation s'est tendue à Kasserine du fait de la mort samedi d'un chômeur de 28 ans, Ridha Yahyaoui, qui s'est électrocuté après être monté sur un poteau. Il protestait notamment contre son retrait d'une liste d'embauches dans la Fonction publique. Des manifestations ont eu lieu le lendemain puis mardi, avec entre 500 et 1 000 manifestants scandant "Le travail est un droit". R. I./Agences