L'accès à la plage, contrairement à ce qui a été avancé, est toujours payant et on continue à faire la différence entre l'accès et le parking. Un désordre règne dans la plupart des plages d'Alger et de Boumerdès où les concessionnaires privés imposent leur diktat aux estivants. Malgré les mises en garde des autorités, les citoyens continuent à se heurter à d'énormes difficultés pour accéder aux plages. Les interdictions se sont étalées jusqu'au sable, où certains concessionnaires se sont emparés des espaces pour implanter leurs propres parasols et autres tables ou chaises, obligeant ainsi les estivants à louer leurs équipements où opter pour d'autres coins, voire une autre plage. D'autres ont poussé le bouchon plus loin, puisque ils n'ont pas hésité à cerner des espaces par des cordons en y étalant sciemment les équipements qu'ils proposent, notamment des parasols ouverts. D'abord, l'accès à la plage, contrairement à ce qui a été avancé, est toujours payant et on continue à faire la différence entre l'accès et le parking. À Réghaïa, Heuraoua, Boumerdès, Figuier, Sghirat, Boudouaou El-Bahri, et partout d'ailleurs, c'est le même principe. D'abord, les cordes, utilisées souvent par les concessionnaires en guise de “barrière”, sont constamment brandies devant les automobilistes, bien que la loi exige la fixation de panneaux mentionnant la gratuité de la rentrée. “La gratuité de l'accès est clairement définie par des panneaux publicitaires installés par les services communaux à l'entrée”, stipule la loi 03/02 du 17/02/2003 en son article 5. Or, dans la majorité des cas, aucune signalisation de ce genre n'a été constatée, du moins en ce qui concerne les plages d'Alger-Ouest et Boumerdès que nous avons visitées. De nombreux citoyens, qui ont voulu faire valoir leur droit, ont été malmenés par des jeunes aux carrures athlétiques postés à l'entrée des plages, alors que d'autres, par principe, choisissent les plages non autorisées pour ne pas subir le diktat des privés. Quant aux prix pratiqués, il semblerait que ces concessionnaires et certaines APC se sont donnés le mot puisque le droit d'entrée est fixé partout à 50 DA, alors qu'il appartient exclusivement aux APC d'en fixer le prix. Les tickets, quand ils existent, ne sont nullement oblitérés par les services des impôts. Ils ne sont pas non plus numérotés et portent rarement le nom du concessionnaire comme la réglementation l'exige, notamment les dispositions du projet du cahier des charges, élaboré par le ministère du Tourisme, et qui a été proposé aux APC. Par ailleurs, la loi 03/02, en son article 22, oblige les mairies à donner la concession des plages autorisées à la baignade par voie d'adjudication. Ce qui n'est pas souvent le cas dans plusieurs communes où ce sont d'anciens concessionnaires qui continuent à exploiter les plages bien que certains d'entre eux ont des litiges avec les APC. Cependant, ils continuent à exercer cette activité avec d'anciens documents qui n'ont aucune relation avec les nouvelles lois en vigueur. Rares sont les concessionnaires qui disposent, au niveau de la plage, d'un poste des premiers soins, comme le stipule l'article 31 de la loi précitée, alors que les panneaux interdisant la pratique des sports collectifs dans les espaces réservés aux repos des estivants sont, dans la plupart des cas, inexistants. Par ailleurs, il a été constaté que certains concessionnaires d'équipements de plages (parasols, chaises, tables…) exercent leurs activités sur des plages non autorisées à la baignade, comme celle des 800-Logements de Boumerdès. Où sont passés les responsables chargés de constater ces infractions ? Notamment les inspecteurs du tourisme habilités à “vérifier la mise en œuvre de la loi en matière de protection, d'aménagement et d'exploitation des plages”. M. T.