Plus d'un demi-million d'estivants (543 000) ont été recensés au cours du mois de juin dernier sur les 18 plages que compte la wilaya de Boumerdès, selon les estimations de la Protection civile. Les plages les plus fréquentées demeurent celles de la commune de Boumerdès : 50 000 à Boumerdès ouest, 64 500 à Boumerdès-est et 79 600 (le pic) à la plage centrale. Il ressort des statistiques de la Protection civile que les plages les plus facilement accessibles, les mieux desservies par le transport public, sont les plus fréquentées. Il y a aussi le paramètre sécurité : il a été enregistré moins de touristes dans les zones considérées « à risques ». La Protection civile a, durant la même période, porté assistance à 277 personnes dont 121 au niveau des deux plages de Figuier. Ses agents ont ainsi pu sauver de la noyade quelque 113 estivants dont 34 à la plage centrale de Boumerdès, une plage connue pour ses eaux profondes et un fond irrégulier. Les autres plages ayant enregistré un nombre important d'accidents sont celles de Boumerdès-est (15), Figuier-ouest (16), Seghirat (17), les Salines-est (16) et Corso (12). La seule plage où la Protection civile n'a pas eu à intervenir est celle de souanine, mais il faut dire aussi qu'elle n'a accueilli que 4200 estivants. Le diktat des loueurs de parasols Au cours du mois de juin, il a été enregistré un seul décès dans tout le littoral de Boumerdès, qui s'étale sur une centaine de kilomètres, de Boudouaou El Bahri à Afir. Mais deux autres citoyens sont morts sur les plages de Boumerdès au cours de la première semaine du mois de juillet courant. Ce qui a porté à 3 le total des noyades mortelles dans la wilaya. A rappeler que l'année dernière, Boumerdès avait accueilli 10,5 millions de visiteurs sur ses plages. Et il est connu que la période d'affluence par excellence est celle des mois de juillet et août. Le problème, maintes fois soulevé par les estivants durant ces dernière années, relatif à la délimitation d'un territoire qu'accaparent, en toute illégalité, des jeunes qui offrent en location des solariums, pour y interdire l'accès aux autres citoyens, ne semble pas près de trouver une solution. Ces « prestataires de services » qui, selon les termes de la convention d'exploitation, ne doivent en aucun cas planter leurs parasols sur la plage, vont jusqu'à interdire à des estivants de s'installer sur la surface qu'ils s'approprient. A Boumerdès, Figuier, la Sablière et partout ailleurs, la situation est la même : si vous êtes équipés de votre propre parasol, pas la peine d'insister pour vous installer dans les espaces que les autorités ont gracieusement cédés à l'exploitation « privée ». Il y a 15 jours, deux étudiants ont été tabassés par ces « gérants » pour avoir refusé de sortir de « leur territoire ». Mais on continue à fermer les yeux sur cette pratique. Tout comme pour le rançonnement des automobilistes sur des espaces publics transformés en « parkings ». Là aussi règne une anarchie qui n'a d'égal que le laisser-faire et la permissivité des responsables concernés. Un parking est délimité, il porte une signalisation et celui ou ceux affectés à la surveillance des automobilistes portent des tenues distinctives, des badges qui permettent leur identification et qui doivent remettre, à chaque fois, des tickets sur lesquels doivent figurer l'heure d'accès, les tarifs et le cachet de la recette des impôts. Autrement, c'est du racket toléré, voire encouragé.