Attendue par toute la corporation venue en force hier pour la couvrir, la conférence de presse que devait animer Boualem Charef, a eu lieu, mais sans l'entraîneur de l'USMH qui s'est ravisé à la dernière minute, en envoyant son adjoint Hacen Benomar et les cadres de l'équipe. Notre journal a tout de même réussi à accoster Boualem Charef qui, en marge de ce point de presse, a saisi cette opportunité pour répondre au président Abdelkader Mana qui ne l'a pas ménagé dans les colonnes de Liberté. "L'argent dont a parlé le président Mana représente mon passif, c'est ce qu'il n'a pas daigné divulguer en tentant de tromper l'opinion sportive. Trouvez-moi normal que depuis plus de six mois je travaille sans toucher le moindre centime ? Alors qu'il ne vienne pas raconter n'importe quoi, je pense que vous avez entendu vous-même les déclarations des joueurs, la situation est devenue vraiment intenable, il faut trouver une solution au plus vite", martèle Charef. Les joueurs étaient au grand complet hier au stade de Lavigerie, ils ont même revêtu leur tenue sportive pour s'entraîner, finalement, ils ont fait l'impasse sur cette séance d'entraînement pour observer une journée de protestation et prendre à témoin la presse nationale sur leur mouvement. C'est ainsi que Bougueche, Younès, Aït-Ouameur et Lebbihi Badis se sont présentés à la presse pour expliquer leur démarche et les raisons qui les ont poussés à agir de la sorte. D'emblée, Hacen Benomar, l'adjoint de Charef, dira qu'ils ont décidé d'agir ainsi pour dénoncer la passivité du président Mana. "Nous sommes là pour informer nos supporters que nous avons décidé d'agir de la sorte pour dénoncer les promesses non tenues du président. Il nous a dit que nous serions payés entre le 15 et le 20 janvier et, à ce jour, nous n'avons rien vu venir. Le comble c'est qu'il n'y a personne pour nous expliquer le pourquoi de cette situation : Mana est en France, son adjoint Nissas est absent. Il faut pourtant qu'ils assument leur responsabilité, nous en avons marre d'attendre, il y a des joueurs qui n'ont pas été payés depuis plus de 7 mois. Où allons-nous comme ça ?" dira-t-il. Quant à Sofiane Younès, il souligne : "Nous sommes là pour éclairer nos supporters dont certains n'ont pas compris notre démarche, les joueurs font convenablement leur travail, nous n'avons pas demandé la lune, nous réclamons juste le minimum, c'est tout. Le fait de ne pas toucher de salaire pendant 7 mois est très grave. Nous avons pris la décision d'agir de cette manière, car il y a des joueurs qui sont dans une situation précaire, ils n'arrivent pas à subvenir aux besoins de leur famille, il faut penser à eux." Le capitaine d'équipe, Aït Ouameur : "L'USMH est au-dessus de tous, y compris du président" Hamza Aït-Ouameur a fustigé ceux qui veulent tromper les gens. "L'USMH est au-dessus de tous y compris du président. Les joueurs n'ont pas fait de chantage, certains veulent tromper les gens en colportant des rumeurs sur eux. Nous sommes là justement pour éclairer l'opinion sportive afin de dire toute la vérité sur ce qui se passe. Nous continuons à travailler avec notre coach, mais il faut que cette situation change le plus tôt possible avant qu'il ne soit trop tard. Nous nous sommes déplacés à Béchar avec un seul dirigeant, trouvez-vous cela normal ? Depuis le début de cette saison, je n'ai rencontré que 3 fois notre président en 6 mois d'activité, je n'ai rien contre lui, je veux que la situation se débloque pour le bien de l'équipe." L'attaquant Hadj Bouguèche a, quant à lui, mis l'accent sur la nécessité de resserrer les rangs durant cette dure épreuve : "Malgré cette période difficile que nous traversons, nous faisons de notre mieux pour être toujours à la hauteur de notre mission, nous nous sommes consultés entre joueurs et nous nous sommes dit qu'il ne faut pas baisser les bras, mais au contraire resserrer nos rangs pour surmonter cette crise. Mais jusqu'à quand ? Notre patience a des limites." Gharbi : "Je défie Mana de prouver qu'il m'a payé" Messaoud Gharbi a tenu à révéler que depuis la saison passée, il n'a pas touché le moindre sou. "Je défie le président Mana de prouver qu'il m'a payé. Je n'ai toujours pas perçu les salaires de la saison passée, il faut que les gens sachent la vérité, nous n'avons rien à leur cacher, la situation est vraiment dramatique, nous faisons de notre mieux pour surmonter cette phase. La direction, de son côté, doit bouger pour régler les joueurs dont certains n'ont même pas de quoi se payer un repas, Badis Lebbihi est dans une situation alarmante. Franchement, je n'ai jamais vu cela de ma vie, nous nous entraidons pour sauver ce qui peut encore l'être." Avant de quitter le stade, des supporters déchaînés se sont rapprochés de nous pour nous dire qu'ils vont fermer le siège du club. "Nous sommes tous avec Charef, nous voulons le départ de cette direction, d'ailleurs, demain nous allons fermer le siège du club, nous ne voulons personne à l'USMH." RACHID ABBAD