Les 36 000 habitants que comptent les communes de Bouhadjar, Oued Zitoun et Hammam Beni Salah sont privés d'eau depuis plus de deux mois. La population de Zitouna a protesté en fermant la route donnant sur le chef-lieu de wilaya. Quant aux habitants de Hammam Beni Salah, ils n'ont pas hésité à fermer l'APC vu le manque d'eau dans les robinets. Il a fallu l'intervention du président d'APC pour que les choses rentrent dans l'ordre après les promesses de ce dernier. Il est vrai que les citernes mises au service de la population ne peuvent, en cette période de grandes chaleurs, venir à bout des souffrances des ménagères et l'inquiétude a tendance à gagner beaucoup de logis. À Bouhadjar, parmi les grandes cités sans eau depuis bien longtemps, l'on citera celles du 8-Mai-45, de Bouguermaâ, nouvellement réalisée, et la cité des 40-Logements, à quelques mètres seulement du siège de l'APC. Dans la commune de Oued Zitoun, les populations occupant les nouvelles cités sont contraintes de se débrouiller en faisant appel à la citerne, mais beaucoup plus souvent aux jerrycans, qu'il faudra, évidement, transporter sur plusieurs kilomètres. Selon les personnes rencontrées lors de notre déplacement, toutes les doléances soumises aux services de la mairie et de l'Algérienne des Eaux sont restées vaines. Selon nos interlocuteurs, les installations d'adduction sont bien en place, mais elles sont vétustes, l'eau pompée à partir du barrage de Bounamoussa se perd dans la nature. Les responsables locaux confirment que la déperdition est à 90%, car la canalisation, vétuste, n'a pas été changée. Alimenter les populations de 4 communes avec les 10% restants relève du miracle. “Il est vrai que des efforts sont déployés pour alimenter les cités en eau potable, mais face aux fuites énormes, cela s'est soldé par un échec total.” Cette situation doit cesser devant la grande détresse des usagers. Contactés à ce sujet, les responsables de l'Algérienne des Eaux ne cachent pas leur étonnement face à cette situation et semblent opter pour la fuite en avant. À Zitouna, bien que les habitants n'aient pas encore reçu le liquide précieux depuis longtemps, les factures restent, par contre, salées. Dans une wilaya qui se targue d'avoir une pluviométrie de 1 200 mm/an, avec des hivers rigoureux, 2 des plus grands barrages, dont celui de Bounamoussa alimenté en eau industrielle, le géant industriel SNS, la population a soif et, devant cette situation dramatique, ne sait plus où donner de la tête. Tahar Boudjemaâ