Dans le Grand-Alger, la cybercriminalité a atteint un palier alarmant. Sont enregistrés au quotidien des atteintes à la vie privée et des chantages sur la Toile. Le programme d'action qui touche les 13 wilayas déléguées de la capitale cible les jeunes âgés de 15 à 30 ans. En 2015, Alger a enregistré près de 500 cas liés au crime numérique. Dans le Grand-Alger, la cybercriminalité a atteint un palier alarmant ; au quotidien, allant de l'atteinte à la vie privée jusqu'aux menaces et aux chantages sur la Toile. Jeudi dernier, la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a lancé un vaste programme de sensibilisation à travers les 13 wilayas déléguées où sont basés les principaux centres de formation et de l'enseignement professionnels. Sur la base des études analytiques réalisées par la police, les intervenants ont ciblé les jeunes âgés de 15 à 30 ans, auteurs ou victimes, qui sont les plus exposés au cybercrime. L'opération-pilote qui s'est déroulée au centre de formation de Douéra a eu le mérite de mettre en valeur l'usage abusif des technologies dites "dévastatrices" chez cette population vulnérable et qui ignore, jusqu'ici, les législations en vigueur. "Le crime numérique est une réalité à laquelle nous devons faire face avec toute la rigueur. Les auteurs, des jeunes pour la majorité, passent plus de 5 heures devant leurs machines. Ils sont tellement accros qu'ils n'identifient même pas leurs vis-à-vis ! Ces derniers usurpent leur identité et leur profession. Avec la brigade des mineurs de la division d'Alger-Ouest, nous avons essayé d'attirer l'attention de ces centaines de stagiaires sur les risques qu'ils encourent en abusant de l'outil informatique, d'une part, et sur les retombées directes des atteintes souvent irréparables sur la vie privée des personnes, d'autre part", a déclaré Farid Nissas, responsable de la cellule d'écoute et de l'action préventive (Ceap) à la sûreté de daïra de Draria. À la question si les stagiaires ont réagi aux questions posées par ces équipes spécialisées, notre interlocuteur a estimé que "cette frange de la société ignore souvent le mal causé à autrui. Nous avons cité le cas des auteurs qui partagent sur les réseaux sociaux des photos de leurs amis et/ou partenaires dans le but de leur nuire. Nous avons également expliqué à ces jeunes que quelle que soit la menace, son auteur est identifié, localisé et interpellé grâce aux réquisitions des adresses IP et des lignes téléphoniques. Y compris les menaces via le Wifi, les auteurs sont identifiés, car les enquêteurs recourent, eux aussi, aux nouvelles technologies". Il faut savoir que le Grand-Alger a enregistré, en moins de 12 mois, près de 500 cas liés au crime numérique. Les mineurs et les jeunes filles, collégiennes et lycéennes, sont les premières victimes de ces attaques. Les efforts déployés par la DGSN dans ce domaine ont donné leurs fruits, sachant que les représentants de la société civile se sont sérieusement impliqués pour juguler ce phénomène. Signalons, enfin, que cette opération sera généralisée à travers les 48 wilayas. Selon notre source, le DGSN, le général-major Abdelghani Hamel, a instruit les chefs de sûreté des 48 wilayas pour programmer des actions de proximité pour s'intéresser davantage aux mineurs et aux jeunes vulnérables à la cybercriminalité. FARID BELGACEM