L'initiative de la création d'une stèle à la mémoire du moudjahid et artiste Farid Ali a été entreprise par l'APW de Tizi Ouzou, lors d'un hommage qui a été rendu récemment au chanteur, à la bibliothèque communale de Bounouh. Le projet d'une stèle à la mémoire du défunt moudjahid Farid Ali, de son vrai nom Khelifi Ali, auteur du chant patriotique bien connu A yemma aâzizen sver ur tsru (ô chère mère, tiens le coup et ne pleure pas) ne tardera pas à être lancé. "Nous avons effectué toutes les démarches et, en dernier lieu, on nous a instruits pour respecter le nouveau code des marchés", nous a confié le P/APC de Bounouh (50 km au sud de Tizi Ouzou). Cette stèle qui sera érigée à Ikhelfounen, son village natal, non loin du chef-lieu communal, est une autre reconnaissance pour ce grand artiste, après qu'une autre stèle lui a été dédiée par l'association Tagmats de Lyon (France), en collaboration avec les comités de villages de la commune de Bounouh en novembre 2012. "Le choix du terrain a été fait. L'entreprise est retenue et la réalisation de la stèle est une question de jours", a tenu à préciser notre interlocuteur. En fait, l'initiative a été prise par l'APW de Tizi Ouzou lors d'un hommage qui a été rendu au chanteur révolutionnaire tout récemment au sein de la bibliothèque communale de Bounouh, déjà baptisée au nom de l'artiste. Par ailleurs, son fils Arezki Khelifi a annoncé dernièrement qu'une fondation Farid-Ali était en gestation. Il a par ailleurs précisé que les démarches ont été entamées avec les autorités de la wilaya de Tizi Ouzou. "Ce sera un cadre qui servira à prendre en charge l'œuvre artistique de Farid Ali qui est encore méconnue de notre jeunesse", a déclaré son fils. De son vrai nom Khelifi Ali, Farid Ali est né le 19 janvier 1919 au village Ikhelfounen, dans le arch d'Ath Smaïl. Après avoir exercé le métier de cordonnier à Alger au début des années 30, juste après la mort de son père, il prit la route de l'exil vers la France en 1937. Ce fut là qu'il se forgea et composa des chansons ayant porté la voix de l'Algérie combattante dans de nombreuses capitales du monde. Farid Ali était un artiste de renom et un grand révolutionnaire. À l'indépendance, il rentra au pays, enregistra quatre disques et géra un restaurant à la rue Tanger à Alger. Il fut arrêté et emprisonné en 1964 lors des événements que connut l'Algérie. Hospitalisé à l'hôpital de Boghni, il rendit l'âme le 19 octobre 1981. Le défunt président de la République, Chadli Bendjedid, le décora à titre posthume le 5 juillet 1987. Le projet de création de cette fondation le fera connaître davantage aux jeunes des quatre coins du pays. Par ailleurs, il faut souligner que la région de Bounouh a enfanté de grandes figures de la chanson kabyle révolutionnaire, à l'image de Moh Saïd Oubelaïd et Oukil Amar, dont les immenses œuvres artistiques sont connues de tous. O. Ghilès