Le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU) évoque l'échec de la communauté internationale dans le dossier syrien. Dans un entretien accordé à Radio-Canada, à l'occasion de sa visite officielle jeudi à Ottawa, Ban Ki-moon affirme avoir constaté "beaucoup de divisions" à propos de la situation qui prévaut en Syrie. "Nous constatons beaucoup de divisions. Les Syriens sont divisés, entre le gouvernement et l'opposition. Les groupes d'opposition sont divisés entre eux. Les pays arabes de la région sont divisés. Et nous avons beaucoup de divisions aux Nations unies, particulièrement au Conseil de sécurité", déplore M. Ban Ki-moon, avant de nuancer : "Le Conseil s'est montré uni pour l'adoption de la Résolution 2254 (qui prévoit la mise en place d'un gouvernement de transition et l'organisation d'élections) et la création d'un Groupe international de soutien à la Syrie, conduit par les Etats-Unis et la Russie." Le diplomate sud-coréen garde espoir de voir une solution politique prévaloir dans le conflit syrien qui amorce sa sixième année. "J'espère que ce groupe favorisera une solution politique pendant que l'ONU met en place des mesures pour rétablir la confiance", dit-il, en faisant allusion aux négociations entamées à Genève sous les auspices de la communauté internationale. Par ailleurs, le SG de l'ONU n'a pas voulu commenter la décision du Canada de mettre fin aux frappes aériennes contre Daech en Irak et en Syrie dans la cadre de la coalition internationale. "Il s'agit de la décision du gouvernement canadien, et je n'ai pas à la commenter", se contente-t-il de dire, non sans préciser être reconnaissant envers le Canada d'avoir pris part à la coalition internationale contre l'Etat islamique. Le Premier ministre du Canada a déclaré, lundi, que le Canada cessera ses frappes contre Daech en Irak et en Syrie, au plus tard le 22 février. En revanche, Ottawa continuera de soutenir les efforts de la coalition internationale que dirigent les Etats-Unis. Les Forces canadiennes vont se consacrer à la formation et à l'aide humanitaire dans la région, selon Ottawa. Pour ce faire, un budget de 1,6 milliard de dollars a été dégagé. Lors de sa rencontre avec le SG de l'ONU, le Premier ministre Justin Trudeau a réitéré la volonté de son gouvernement d'accroître le soutien du Canada aux opérations de maintien de la paix dans le monde, en renforçant les Casques bleus. Hier vendredi, Ban Ki-monn devait rencontrer le Premier ministre du Québec, Philippe Couillard, et le maire de Montréal, Denis Coderre, avant une halte au siège de l'Organisation de l'aviation civile internationale (Oaci) basé dans la métropole québécoise. Y. A.