Cette intention fait suite à la décision du gel de la production à son niveau de janvier prise par quatre pays producteurs. La décision prise hier à Doha par l'Arabie saoudite et la Russie — les deux premiers producteurs de brut au monde — rejointes par le Qatar et le Venezuela, de geler leur production de pétrole à son niveau de janvier semble être une bonne nouvelle pour l'Algérie qui, selon son ministre de l'Energie, Salah Khebri, œuvre à un consensus afin de poursuivre la réduction de l'offre. "L'Algérie continuera à œuvrer sans relâche pour rapprocher les points de vue aussi bien au sein de l'Opep que des pays non-membres de cette organisation pour aboutir à des solutions consensuelles de réduction de l'offre pétrolière en vue de redresser les prix", a-t-il déclaré, hier, dans une allocution à l'ouverture du 5e symposium de l'Association algérienne de l'industrie du gaz (AIG), qui se tient à Alger. Une déclaration qui fait suite à la décision du gel de la production à son niveau de janvier déjà prise par les quatre pays producteurs, à savoir l'Arabie saoudite, un chef de file de l'Opep, la Russie qui n'est pas membre du cartel, auquel appartiennent le Qatar et le Venezuela, représentés à la réunion de Doha respectivement par Mohammed Saleh Al-Sada et Eulogio del Pino. Il convient de préciser que cette rencontre entre le Saoudien Ali Al-Nouaïmi et le Russe Alexander Novak, une occasion rare, intervient après que les prix du pétrole ont chuté jusqu'à 70% de leur valeur depuis la mi-2014. Le royaume saoudien, qui entendait avec les autres monarchies pétrolières du Golfe défendre des parts de marché face à l'essor du pétrole de schiste américain et l'intrusion du pétrole iranien, exigeait la coopération des producteurs non-membres de l'Opep, la Russie en tête, pour envisager une réduction de l'offre et tenter de soutenir les prix. Aujourd'hui, c'est chose faite ! Le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, qui avait jusqu'ici exclu toute réduction de l'offre pour soutenir les prix, a révélé hier le début du "processus" destiné à stabiliser le marché. "Nous ne voulons pas d'importantes variations des prix, nous ne voulons pas réduire l'offre. Nous voulons répondre à la demande et stabiliser les prix" sur les marchés internationaux, a-t-il avancé. Comme on lui demandait si les prix bas du pétrole posaient un problème à l'Arabie saoudite, il a répondu que cela ne constituait pas "un problème", alors que son pays est confronté, faut-il le souligner, à un déficit budgétaire record. Pour sa part, le ministre qatari de l'Energie, Mohammed Saleh al-Sada, a émis le vœu que les autres grands producteurs fassent de même. Cette invitation du ministre du Qatar, qui assure la présidence de l'Opep, devrait être soutenue par des contacts "intensifs" avec les producteurs membres et non-membres du cartel, soulignant que "l'initiative est destinée à stabiliser le marché, dans l'intérêt non seulement des producteurs et des exportateurs de brut, mais aussi de l'économie mondiale". Observant, en outre, que les prix actuels de pétrole sont "déraisonnablement bas", le ministre a prévenu que "les conséquences négatives de cette situation sur les pays exportateurs de pétrole sont connues et accentuent les risques boursiers et financiers". Il a qualifié, à cet égard, de "succès" la réunion quadripartite de Doha qui a donné lieu à "une revue de la situation sur le marché pétrolier". Parmi les contraintes soulevées par la chute des prix du brut figure la baisse importante des investissements dans le secteur pétrolier qui, selon le ministre qatari, ne permettrait pas de répondre à terme à une future hausse de la demande. Mohamed-Chérif Lachichi