Quelques jours après sa réhabilitation par l'assemblée générale de la FAF, Omar Ghrib fait déjà une offre de service à Sonatrach, société propriétaire de la SPA MCA, afin de pouvoir revenir aux commandes de l'équipe de football. Ghrib espère reprendre son poste de coordinateur de l'équipe ou, mieux encore, le poste de président délégué. À défaut, il explore aussi la piste du CSA, club sportif amateur, où il espère récupérer un strapontin afin de pouvoir siéger au sein du conseil d'administration du MCA, sachant que le CSA détient 10% des parts de la SPA. Bref, l'essentiel c'est de s'ouvrir une brèche pour le CSA afin de pouvoir manœuvrer comme il l'a toujours fait pour arriver à la direction du club. Exactement comme il l'a déjà fait au temps du Dr Messaoudi qu'il alimentait à coups de caisses d'argent dont on ne connaissait même pas la provenance avant de le destituer et prendre carrément sa place. En ces temps de crise et d'austérité, Ghrib sait très bien que "son argent" ferait du bien au MCA, quel que soit son origine. L'essentiel c'est de faire fonctionner une boîte en mal de financement. Seulement, voilà, ni le CSA et encore moins Sonatrach ne souhaitent son retour aux affaires du Mouloudia. Le CSA a déjà fait savoir que Ghrib, étant frappé d'une sanction, ne peut plus prétendre à un poste de responsabilité au sein du bureau directeur. Pour Sonatrach, c'est simple, il n'est pas question de recruter un dirigeant défaillant qui a souillé l'image de marque de la grande société pétrolière et qui plus est s'avère un repris de justice notoire. Du reste, le président actuel du MCA, Achour Betrouni, a déjà annoncé la couleur en martelant que "le retour de Omar Ghrib au MCA n'est vraiment pas à l'ordre du jour". Betrouni, qui n'a pas voté le motion de réhabilitation de Ghrib lors de la dernière AG de la FAF, rappelle même que "le gars a laissé une ardoise salée de plus de 20 milliards au MCA dont 7,4 que lui-même a réclamés et obtenus du MCA". De quoi s'agit-il ? En fait, durant son triste règne, Ghrib empruntait de l'argent chez des particuliers pour pouvoir faire face aux dépenses du club, qu'il a enregistré ensuite dans les comptes du club au registre des dettes et (détail important) à son nom. Avant de partir donc, il a réclamé au MCA cette somme de 7,4 milliards de centimes qu'il a réussi à récupérer au terme d'une action en justice contre le MCA.
L'affaire est toujours en justice Cependant, la direction du MCA, après s'être rendu compte de certaines anomalies dans ces dettes, a décidé ces derniers jours de se pourvoir en cassation auprès du tribunal de Cheraga. L'affaire sera donc rejugée en appel dans les prochains jours, et selon une source digne, Sonatrach a bon espoir de récupérer ses 7,4 milliards. "Nous nous sommes aperçus par exemple que parmi toutes ces dettes, il y a un bon de 400 pneus ! C'est curieux non ? Je ne vois pas ce que va faire une équipe de football avec 400 pneus ! C'est clair, il y a eu falsification de documents et la justice devra faire toute la lumière sur cette affaire", souligne un membre de la direction du MCA. D'ailleurs, selon notre source, Sonatrach a même dégagé l'avocat qui a défendu le club dans cette affaire en première instance et remis le dossier entre les mains d'un autre avocat travaillant pour le compte de la société pétrolière. "Pour les besoins évidents de l'enquête, nous ne pouvons pas dévoiler toutes ces anomalies, et croyez-moi, il y en a qui surprendraient n'importe quel juge, mais il faut laisser la justice faire son travail", souligne notre interlocuteur. Visiblement, les portes d'un retour de Omar Ghrib au MCA se referment un peu plus. Il lui reste tout de même une chance : acheter des actions dans la SPA MCA dans le cas d'une ouverture du capital, ou carrément racheter avec ses amis bienfaiteurs, les vendeurs de pneus entre autres, la société, mais en a-t-il vraiment les moyens ? Affaire à suivre ! SAMIR LAMARI