"Avec des rendements de 28 à 30 litres d'huile par quintal, que demander de plus ?" nous dira avec satisfaction un fonctionnaire de la région de Draâ El-Mizan. Si la cueillette des olives, lancée à la mi-novembre, tire pratiquement à sa fin, il n'en est pas de même pour les huileries de la région, qui sont sous pression du fait que les citoyens les sollicitent pour passer en priorité. Face à cette situation, les propriétaires d'huileries ont doublé leurs effectifs. "Nous travaillons pratiquement seize heures par jour pour tenter de satisfaire tout le monde", nous confiera le gérant d'une huilerie à Frikat, qui précisera que "pour le moment, la moyenne obtenue est de 25 litres par quintal mais nous avons obtenu jusqu'à 32 litres au quintal et un peu plus pour certaines récoltes." Le même huilier dira que le prix fixé est de 700 DA le litre même s'il atteint 750 à 800 DA dans certaines localités. Certes, depuis la fin des années 90, les nouvelles machines industrielles ont pris le dessus sur les huileries traditionnelles mais de nombreux consommateurs considèrent que l'huile triturée "à l'ancienne" est plus savoureuse. "Je n'ai récolté que quelques sacs d'olives mais j'ai préféré les confier à une huilerie traditionnelle car on obtient un produit plus onctueux et de très bon goût alors que l'huile produite par les huileries industrielles est claire, limpide, plus légère et peu savoureuse", nous dira un fellah du village Tafoughalt. D'ailleurs, pour cette saison, il a fallu supplier le propriétaire d'une huilerie traditionnelle pour mettre les machines en marche. "Ecoutez, je l'ai fermée durant une vingtaine d'années parce que toute ma clientèle l'a désertée pour préférer les huileries modernes implantées à Draâ El-Mizan, Boghni et Tizi Gheniff mais j'ai fini par la rouvrir pour répondre à la forte demande des habitants du village", nous dira le propriétaire de cette huilerie qui reçoit de plus en plus de clients et qui est même sollicité par des paysans des villages environnants. Il est vrai que cette campagne oléicole s'est déroulée dans de bonnes conditions du fait qu'il a fait exceptionnellement beau et que le rendement a été bon dans la région. "Avec des rendements de 28 à 30 litres d'huile par quintal, que demander de plus ?", nous dira avec satisfaction un fonctionnaire de la région de Draâ El-Mizan. En fait, la production oléicole devrait s'améliorer dans les années à venir puisqu'un programme de plantation de jeunes oliviers a été lancé au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou. Depuis 2013, la subdivision agricole de Draâ El-Mizan distribue, chaque année, par le biais des bureaux communaux des milliers de plants d'oliviers pour remplacer les oliviers décimés par la neige ou les incendies. "L'Etat soutient l'arboriculture de montagne, notamment l'olivier, qui réussit bien dans la région, et nous avons pratiquement répondu à toutes les demandes formulées par les oléiculteurs", nous apprendra un agent de vulgarisation agricole. Il est vrai que, pour le moment, il est encore prématuré d'évaluer avec exactitude le nombre d'hectolitres d'huile récoltés durant cette saison parce que ce n'est pas encore la fin de la campagne oléicole, mais l'on peut avancer d'ores et déjà que la récolte a été bonne dans l'ensemble à travers toute la région de Draâ El-Mizan, Tizi Gheniff et Boghni. O. Ghilès