Comparativement à l'année passée, la production oléicole dans la wilaya de Tizi Ouzou connaît une forte baisse du fait que la période des récoltes cette saison n'a duré que quelques semaines, voire quelques jours pour certains producteurs. En effet, si les incendies de forêt et les tempêtes de neige de l'hiver 2005-2006 ont eu raison des oliveraies, cette saison est marquée encore par un autre phénomène naturel qu'est la sécheresse ayant frappé sensiblement l'ensemble des végétaux. Ce phénomène s'est caractérisé cette année par une très faible pluviométrie qui a influé négativement et de façon drastique sur la croissance et l'existence même de la végétation. Ceci dit, malgré les grandes facultés d'adaptation et de résistance aux changements climatiques que possède l'olivier, “l'arbre au produit à mille remèdes”, la sécheresse ne l'a pas épargné, car, en l'absence de cette source de vie, les olives ne peuvent croître, ni prendre la forme nécessaire à leur maturité pour acquérir leur volume adéquat en jus. Elles deviennent ainsi jaunâtres et sèches avant de tomber à terre au moindre souffle venteux qui fait perdre progressivement les fruits. À ce moment-là, l'on ne pourra plus parler de bonne récolte saisonnière. “Jadis, à la fin de chaque récolte, je ramassais jusqu'à 20 sacs qui pesaient entre 25 et 30 kg. Cette saison, je n' ai ramassé en tout et pour tout qu'un seul sac d'olives”, déplore dans l'amertume un paysan de la région de Yakourène (50 km environ à l'est de Tizi Ouzou). Cette situation a engendré une importante régression dans la production oléicole à travers la plupart des villages de cette région montagneuse, comme dans la plupart des autres contrées de la wilaya. Par conséquent, c'est le prix du litre d'huile d'olive qui s'envole. Alors qu'il ne dépassait guère les 200 DA le litre l'année dernière, ce tarif frôle d'ores et déjà les 300 DA le litre, voire plus chez certains revendeurs. Ceci s'explique évidemment par le fait que les huileries n'ont pas reçu une quantité importante d'olives, contrairement à la saison écoulée. Pendant ce temps, la demande et la consommation de l'huile d'olive ne cesse d'augmenter progressivement. De plus, pour ses vertus curatives dans le traitement traditionnel en matière de santé, l'huile d'olive fait en outre l'objet d'une demande précoce, au point où certains la commandent auprès des producteurs avant même le début des récoltes. Certes, les éléments déchaînés de la nature ont touché énormément l'oléiculture dans la wilaya de Tizi Ouzou, notamment dans les daïras de Draâ El-Mizan, Boghni, Mechtras, Ouadhias et Ouacif, mais n'y a-t-il plus moyen de lancer une politique de reboisement de cet arbre à moyen et à long terme pour redonner à cette activité un nouvel essor en mesure de la mettre dans la véritable place qui était la sienne ? Pour faire face à cette situation, le nouveau projet de proximité pour le développement rural (PPDR), dont l'étude a été déjà finalisée et transmise aux services concernés, pour la commune de Yakourène du moins, prévoit la plantation de plusieurs espèces d'arbres fruitiers, notamment l'olivier. Ce qui sera sans doute, à l'avenir, bénéfique et pour cette activité et pour l'économie de cette région en général, surtout que des oléiculteurs ont exprimé leur bonne volonté à replanter leurs champs de cet arbre légendaire, emblématique, symbole de fécondité et de paix. Hacène AOUIDAD