Résumé : Fadhéla n'a pas le choix. Elle et Akli vont passer la nuit chez Sami. Auprès de ce dernier, elle en apprend sur le passé de son mari, sur les misères qu'il a faites à leur défunte mère. -Je peux savoir ce qu'il te disait ? -On parlait du temps, ment Fadhéla en évitant son regard, de Cannes... Il semble content pour nous... D'après ce que j'ai vu, tu t'entends bien avec lui, avec sa femme... Ça a été toujours comme ça ? -Oui... Ce qui me rend heureux, c'est que tu t'entends bien avec mes fils, lui confie Akli. Je veux être sûr qu'on forme une vraie famille ! -On la forme déjà ! lui assure Fadhéla. On rentre de voyage directement chez ton aîné qui a eu la gentillesse de nous préparer une chambre... On a eu droit à un délicieux dîner et à peine deux mots de la bouche de ta belle-fille...C'est pas mal pour un début ? -J'attends plus... Je veux une vraie famille, insiste Akli. Je voudrais un enfant de toi... Je voudrais leur donner un frère... -Je ne pense pas qu'ils apprécieraient ton idée, lui fait-elle remarquer. Ton fils aîné a plus de quarante ans et le plus jeune est plus vieux que moi... Aucun d'eux ne verra d'un bon œil sa venue ! Sache que rien ne me ferait plus plaisir que de te donner un enfant ! Toute femme rêve de devenir mère... Mais tes enfants, comment vont-ils le prendre ? -Je me fiche d'eux ! Ce n'est pas leur vie, je ne les empêche pas d'en avoir d'autres ! lui crie Akli. Ce qui compte à mes yeux, c'est ce que je veux ! On l'aura cet enfant ! Parce que j'y tiens ! Mais il aura beau y tenir, mettre toute sa volonté, le vieil homme ne pourra plus assumer son devoir conjugal. Depuis ce soir-là, pour la première fois de sa vie, il sera impuissant. Fadhéla tentera de l'aider en insistant sur le fait que le sexe n'était pas tout dans le vie d'un couple, mais elle le découvrait avec peine, il ne l'écoutait pas. Il avait sa propre opinion sur les choses de la vie. Elle en devinait certains contours. Aux yeux de son mari, tant qu'il ne pourra pas la satisfaire, elle ne pourra pas lui être fidèle ou elle pourrait très bien songer à le quitter. Fadhéla s'efforçait de le rassurer autant qu'elle le pouvait. Elle l'aimait. Elle est complètement à lui. Elle comprend son sentiment de frustration. Aussi, quand il lui demande de l'aider, elle ne peut plus refuser. Elle le confie aux soins d'un gynécologue. Ce dernier lui fait un examen approfondi. À sa deuxième visite, Akli revient avec un traitement d'un mois. Il prend son mal en patience. Si au début, il est plein d'espoir, son moral est bien bas en constatant que les médicaments ne peuvent rien pour lui. Sa situation est grave. Plusieurs semaines passent sans qu'il ait pu honorer sa femme. Il craint de la perdre. Il panique quand elle lui parle de reprendre son travail. Cela faisait dix mois depuis qu'elle avait arrêté de travailler. Ses malades lui manquaient. Elle n'en pouvait plus de rester à la maison, les bras croisés. Elle avait besoin de se rendre utile... Akli ne peut pas le lui refuser. Quand elle reprend son travail à son cabinet, l'appartement lui paraît bien triste sans elle. Mais il garde tout pour lui, il ne lui parle pas de ses souffrances. Il ne supporte pas son absence, mais il ne fait rien pour la retenir. Si seulement il n'était pas impuissant... Akli aurait voulu être la cause de son épanouissement... Depuis qu'elle avait repris son travail et contact avec ses amis de toujours, elle lui semblait différente. Parfois, il se surprenait à douter d'elle. Elle était si heureuse et parfois si lointaine. Le vieil homme donnerait cher pour connaître le fond de ses pensées. Mais à défaut de ses pensées, il peut se contenter de ces faits et gestes. Il se met à la surveiller, allant même jusqu'à se rendre dans la salle d'attente et d'épier les malades, tentant à tout prix de mettre un visage sur cet homme qui lui donnait autant de bonheur, cet autre qui la comblait plus que lui, comme jamais il ne pourra le faire. Akli en était malade de jalousie. Fadhéla n'en avait pas conscience, occupée à soigner ses malades. Les visites de son mari lui faisaient plaisir. Elle croyait que c'était réciproque... (À suivre) A. K.