Le SG du mouvement El-Islah, membre de l'Alliance verte, Filali Ghouini, a plaidé, hier, pour le renforcement du front intérieur, qu'il estime nécessaire pour pouvoir faire face aux problèmes auxquels est confronté le pays, à commencer par celui inhérent à la légitimité. Lors d'un discours prononcé devant la section féminine de son parti, M. Ghouini a argué des difficultés économiques, sociopolitiques ou sécuritaires, notamment "ces frontières brûlantes qui ne rassurent pas", pour appuyer la nécessité d'une solution consensuelle qui repose sur le modèle algérien. "Nous ne voulons ni d'un modèle tunisien, ni yéménite, ni iranien, mais d'un modèle de démocratie algérienne. Nous voulons que le printemps algérien qui a commencé en 1988 se poursuive parce qu'il a été victime d'un coup d'Etat. La volonté politique en a été victime parce que les élections ont été annulées, en ce temps-là", a-t-il affirmé, en insistant sur la double action de son parti. D'une part, en direction du pouvoir pour l'inciter à lever les contraintes sur les libertés. Et d'autre part, en direction des composantes de la société pour réconcilier les Algériens avec la chose politique, en exhibant le chiffre de l'abstention, de 13 millions d'Algériens, lors des précédentes élections législatives, pour illustrer ses propos. Très critique à l'égard du gouvernement, le chef de file d'El-Islah l'a épinglé sur le refus de présenter la déclaration de politique générale, telle que prévue par l'article 84 de la Constitution révisée. Selon lui, "ces faux-fuyants reflètent la peur de ce gouvernement en place d'être jugé par nos députés et de se découvrir devant les Algériens pour son échec de la gestion des affaires de la nation, en dépit de l'embellie financière". Il rappellera, ensuite, le refus opposé à sa demande d'une constitution consensuelle, telle que formulée par toute l'opposition. Un refus qui s'est répercuté, d'abord sur lui, par la querelle des partis du pouvoir pour la prise du poste de Premier ministre. En outre, en relevant la coïncidence de cette rencontre avec la question des essais nucléaires français dans le Sahara algérien, il a estimé que "le pouvoir algérien n'a pas donné l'importance nécessaire à ce dossier pour contraindre la France officielle à reconnaître ce crime colonial et à indemniser ses victimes algériennes". Il a rappelé que le groupe parlementaire de son mouvement est à l'origine d'un projet de loi criminalisant le colonialisme qui, hélas, a été mis sous le coude et demeure prisonnier des casiers. Par ailleurs, il abordera l'anniversaire du 24 Février, en dénonçant la marginalisation dont sont victimes les syndicats autonomes qui, selon lui, ont bien prouvé leur représentativité dans des secteurs aussi divers que l'éducation, la santé et l'administration. S'agissant encore du rôle de la femme, le SG d'El-Islah a considéré qu'il n'y a pas de volonté réelle chez le pouvoir politique en place d'accorder à la femme la place naturelle qui lui sied au sein de la société. Idem pour la jeunesse. "Tab j'nana. Ces mots prononcés lors du discours du 15 avril ont floué beaucoup d'Algériens qui ont cru à une volonté d'alternance démocratique et pacifique. Mais, cette promesse a fondu comme du beurre à l'occasion des élections suivantes qui ont été fraudées de la pire des manières qu'auparavant", dira-t-il. Et M. Ghouini de plaider pour son projet de société, notamment "la construction d'un Etat social, d'un Etat souverain dans le cadre des principes de l'islam". AMAR RAFA