Le SG du mouvement El-Islah, Fillali Ghouini, qui s'exprimait, hier, à Bordj Bou-Arréridj, lors d'une rencontre avec les militants du parti, se demande comment le gouvernement n'a pas vu venir la dégringolade des cours du pétrole, imputant la responsabilité de cette déficience évidente au pouvoir actuel "incapable d'accomplir ses missions constitutionnelles". Ghouini, poursuivant sur sa lancée, qualifiera le projet de Constitution d'aventure politique. S'exprimant sur la situation politique du pays, il a estimé qu'il s'agit d'une "crise de confiance qui a mené à l'échec du pouvoir sur tous les plans". Pour le responsable du parti islamiste, "ce projet de Constitution ne répond pas aux exigences de la nation". Pour lui, "le projet de la révision constitutionnelle doit être soumis au peuple". L'orateur, qui appelle à une Constitution consensuelle, donnera l'exemple de l'expérience tunisienne qui a valu à ses auteurs d'avoir le prix Nobel de la paix. Par ailleurs, M. Ghouini soulignera que le mouvement El-Islah "rejette cette loi de finances 2016 qui impute au citoyen la responsabilité de l'échec du système économique et politique du pays". "L'économie nationale est proche, selon l'orateur, de la zone rouge. Si le pétrole descend sous la barre des 25 dollars, il ne pourra même pas couvrir son prix de revient." Ce qui fera dire aussi à Ghouini que l'opposition est plus apte à l'analyse, à la prospective et à la gouvernance que le pouvoir en place qui, selon lui, doit assumer ses responsabilités, politiques notamment. Un pouvoir qu'il avertit quant à toute "tentation d'austérité à imposer au peuple au lieu de récupérer tout l'argent dilapidé et volé. Il a appelé à l'occasion à un débat national sur la situation économique et politique du pays". "Sortir de la crise n'est pas une affaire de clans ou de personnes, mais celle de tous les Algériens", dira-t-il, en ajoutant qu'il faut investir dans les ressources humaines et l'agriculture pour réduire la dépendance aux hydrocarbures et garantir une économie génératrice de richesses à long terme. "Au regard des données difficiles, le temps n'est plus actuellement au rejet idéologique entre les acteurs politiques, mais plutôt à la protection du pays des dangers qui le guettent", a-t-il jugé. Il appellera aussi à la "restitution de la confiance et à un consensus politique". Chabane BOUARISSA