Alors que le projet de la révision de la Constitution est à sa «phase finale», selon le président de la République et sera adopté avant la fin de l'année, selon le patron du FLN, certains partis de l'opposition réclament toujours une Constitution consensuelle. C'est le cas du mouvement El Islah qui a réitéré cette revendication, hier à partir de Sidi Bel Abbès, à l'occasion d'un meeting populaire animé par le secrétaire général du parti, Filali Ghouini. Il a plaidé pour «un consensus national» et une «Constitution consensuelle», mais pas comme celle proposée par le pouvoir. Le mouvement islamiste El Islah est membre du pôle des forces de changement que coordonne l'ancien candidat à la présidentielle du 17 avril 2014. Il est aussi membre de l'Instance de suivi et de concertation de l'opposition (Isco). La «Constitution consensuelle», telle que conçue par cette organisation qui regroupe les principales forces de l'opposition, doit venir après la création d'une instance indépendante de gestion et d'organisation des élections et d'une élection présidentielle anticipée. D'ailleurs, le meeting d'hier était une occasion pour le premier responsable d'El Islah de demander l'installation de cette instance électorale. L'orateur a appelé, en outre, au parachèvement du processus de la réconciliation nationale, avec le règlement des dossiers restants, comme celui des disparus. En félicitant les Tunisiens pour le prix Nobel de la paix qui leur est décerné, il a indiqué qu'aucun Algérien ne peut recevoir ce prix «s'il ne parvient pas à réaliser une Constitution consensuelle, à créer une instance indépendante d'organisation des élections et à régler tous les dossiers liés à la réconciliation nationale». M. Ghouini a plaidé aussi pour le lancement d'un large débat économique pour permettre un véritable décollage de l'économie nationale et de la sortir de la dépendance aux hydrocarbures. Dans son allocution, l'orateur est revenu sur l'affaire de la fermeture de la chaîne de télévision privée El Watan TV, dénonçant la méthode policière de sa fermeture. Pour lui, il s'agit d'une confiscation de la liberté d'expression, pourtant garantie dans la Constitution. Il a appelé «les acteurs politiques, les médias et les citoyens à se solidariser avec cette chaîne pour pousser le pouvoir à surseoir à sa décision». Le secrétaire général d'El Islah n'a pas manqué l'occasion pour évoquer l'anniversaire des manifestations du 17 Octobre 1961, réprimées par les autorités coloniales françaises. Dans ce contexte, il a réitéré la revendication de son parti relative à la criminalisation du colonialisme.