L'ancien directeur général de la Sûreté nationale, ancien ambassadeur d'Algérie au Mali et militant de la cause nationale, Abdelmadjid Bouzbid, est décédé, hier, à Alger, à l'âge de 85 ans. Il a été inhumé au cimetière d'El-Alia en présence d'une foule nombreuse et de plusieurs personnalités. Né le 15 juillet 1931 à Annaba, Abdelmadjid Bouzbid est militant du Parti du peuple algérien (PPA) dès 1947 avant de rejoindre le MTLD en 1948. Il devient ensuite membre actif de l'Organisation spéciale (OS) en 1949. Arrêté et incarcéré le 25 mars 1950 par les forces coloniales, il sera poursuivi dans le fameux procès du "Complot de Bône". Mineur au regard de la loi de l'époque, il est condamné à un an de prison ferme avec interdiction d'exercice de ses droits civiques. Libéré, il continuera d'œuvrer dans la clandestinité dans la région d'Annaba. De 1954 à 1957, il active dans le massif montagneux de l'Edough correspondant à la Zone 2 de la Wilaya II avant d'être gravement blessé et évacué en urgence vers l'hôpital Habib-Thamer à Tunis. Dès son rétablissement, il sera affecté aux services extérieurs de la Révolution, précisément à Tripoli. C'est dans le service opérationnel de l'armement que Bouzbid se fera remarquer par ses supérieurs grâce à son sens de l'organisation. Dès lors, il devient responsable des services logistiques à Benghazi et délégué du FLN dans cette ville. Avec l'avènement du GPRA, il est nommé, en 1959, chef du centre des services d'armement et de ravitaillement pour la Tunisie avant de s'occuper de la logistique Est, sous la houlette d'abord de Mahmoud Chérif et ensuite d'Abdelhafid Boussouf dit Si Mabrouk. À l'Indépendance, Abdelmadjid Bouzbid rejoint la DGSN avant d'effectuer un passage par le ministère des Affaires étrangères du 31 octobre 1964 au 15 février 1967, date à laquelle il retourne dans les rangs de la Police nationale dont il prendra la tête de 1987 à 1990 en tant que directeur général. Il sera par la suite désigné ambassadeur d'Algérie au Mali où il œuvrera notamment à la concrétisation du Pacte national de la paix signé à Bamako le 12 avril 1992. En 1999, il renonce à toute activité publique et prend sa retraite. Récipiendaire de plusieurs décorations nationales, Abdelmadjid Bouzbid a été nommé, par le président Amadou Toumani Touré, chevalier de l'Ordre national du Mérite malien. M.-C.L.