S'il est de notoriété publique à Oran que le derby de la cité aux deux Lions est quasiment gagné d'avance par le Mouloudia sur presque tous les tableaux, il existe néanmoins un atout majeur que l'ASMO détient et qui lui fera, assurément, gagner la bataille des vestiaires : son président et homme fort, Merouane Baghor. Si sur le plan du palmarès, aucune comparaison n'est possible vu que le MCO n'a pas d'égal dans tout l'Ouest algérien et qu'il ne faudrait pas, non plus, trop s'attarder du côté de la popularité puisque la galerie mouloudéenne écrase, quantitativement parlant, son homologue de l'ASMO, sur le plan administratif, en revanche, le club d'El-Hamri a beaucoup à apprendre de son rival historique de M'dina J'dida. La réussite des jeunes catégories de l'ASMO, une référence nationale dans le domaine de la formation, doit, d'ailleurs, énormément au bon fonctionnement de la direction des Vert et Blanc. Chauvin de l'ASMO depuis son enfance à la Cité Lescure, président du comité de supporters puis membre à poigne du comité directeur du club avant d'en devenir le président, Baghor trône, ainsi, en haut de la pyramide asémiste dont il est, également, l'un des principaux bailleurs de fonds avec son ami Mohamed Saâdoune, dit Moumouh. Mais si, comme Belhadj Mohamed dit Baba, il demeure l'un des plus influents "patrons de la nuit de la corniche oranaise", Merouane Baghor a cela de différent avec son rival du MCO, qu'il "préside réellement son club" et qu'il le montre. Outre le fait qu'il ne s'est jamais dérobé même aux plus sombres heures qu'a traversées son club, affrontant notamment des assemblées générales houleuses, l'actuel patron du CSA-ASMO se distingue, surtout, de son homologue du MCO par sa "présence remarquée" à chaque derby de la ville. Connu pour n'assister qu'en de très rares occasions aux rencontres de son équipe, Baba a, ainsi pris l'habitude de se rendre discrètement dans le vestiaire de son équipe avant de s'éclipser tout aussi discrètement derrière le bus aux couleurs du MCO pour, ensuite, quitter le stade incognito au bord de son imposant 4x4 de marque allemande, évitant notamment lors du derby, de croiser, ne serait-ce que le regard de son alter ego. À l'inverse, Merouane arrive dans le vestiaire avec ses hommes de main, bombant le torse, pour occuper les lieux et montrer "aux gens du MCO" qu'il est un "vrai patron qui ne se dérobe pas". Plus que cela, le président de l'ASMO n'a jamais froid aux yeux quand il est question de traverser la pelouse pour faire face aux dizaines de milliers de supporters du MCO au moment où Belhadj, fort pourtant de cet indéfectible soutien populaire, serait déjà loin du stade Zabana. Avant leur réconciliation à l'occasion du décès de la mère de Belhadj, il était même arrivé à Baghor de s'en prendre publiquement, dans ces mêmes colonnes de Liberté, aux responsables du MCO en leur reprochant "un manque de rejla" sans pour autant qu'une réplique lui soit adressée. Il n'est, d'ailleurs, pas dit que "quelqu'un du MCO" osera lui répondre, cet après-midi, au cas où le derby du vestiaire s'enflammerait. Pour cela, il faudrait d'abord, "être là". "Moi, j'y serai !" confirme Merouane Baghor. Et Belhadj Baba ? Rachid BELARBI