Confortablement installée sur les hauteurs du toujours exigeant championnat de Ligue 2 et qualifiée aux demi-finales de la coupe d'Algérie, l'USM Bel-Abbès réalise une saison de tout premier ordre. Mais alors qu'il aura fallu qu'elle réussisse l'exploit d'éliminer l'ESS dans son jardin du 8-Mai-1945 pour que les feux des projecteurs se braquent sur elle, les observateurs les plus avertis de la scène footballistique nationale n'étaient, toutefois, pas surpris de voir cette solide formation de l'USMBA titiller les sommets et défrayer la chronique sportive de cette dernière partie de saison. Ceux qui suivent avec attention les prestations ou, du moins, les résultats de cette équipe se sont, assurément, familiarisés avec les victoires, tant les Vert et Rouge de la Mekerra en ont déjà collectionné un paquet cette saison en Ligue 2. Avec dix succès et neuf nuls pour seulement deux défaites en vingt-et-une sorties officielles dans l'antichambre de l'élite, l'USMBA caracolait en tête du classement général avant cette parenthèse coupe d'Algérie qui a profité au CAB (41 points), lequel a rejoint l'OM au nombre de points avec deux unités d'avance sur les gars de la wilaya 22 auxquels il reste, néanmoins, un match en retard à disputer. À ce joli parcours en championnat qui la prédispose à un retour rapide parmi l'élite est venue se greffer, avec la réussite que l'on sait, une toute aussi belle épopée en coupe d'Algérie avec, comme point d'orgue, ce braquage à ciel ouvert réussi, devant près de 40 000 supporters et des millions de téléspectateurs, dans la tanière d'un ogre sétifien pourtant réputée inviolable. Cet historique coup double a, surtout, été rendu possible grâce à un effectif composé d'anciennes têtes d'affiche de la Ligue 1, d'un mélange d'éléments expérimentés en quête d'un ultime challenge et de mal-aimés revanchards avides de reconnaissance populaire. Piliers de cette équipe, Laâmouri Djediat, Nouri Ouznadji, Sofiane Balegh, Ghalem Mohamed, Ghazali Youcef, Ahmed Meghout, Athmane Toual, Ilyès Sidhoum, Mohamed Lamali et Mohamed Bennaï sont des prototypes mêmes de joueurs qui ont (déjà) eu leur heure de gloire sans pour autant continuer à surfer sur la vague du succès, retombant dans l'anonymat après avoir été boudés par les grosses écuries de l'élite en raison d'un caractère souvent bien trempé ou d'un comportement pas vraiment exemplaire. La majorité de ces "vieux routiers" a, d'ailleurs, déjà gagné des titres majeurs comme le championnat et la coupe d'Algérie avec leurs anciens clubs, à l'instar de Djediat (USMA, ESS et ASO) ou, tout au moins, connu l'exigence de la vie dans les grands clubs. Intelligemment encadrés par le doyen des entraineurs algériens encore en activité, Abdelkrim Benyellès, qui n'en est pas à son premier coup de maître puisqu'il a déjà plusieurs accessions en Ligue 1 à son actif avec différentes équipes dont le MCS, le RCR et ... l'USMBA, les Vert et Rouge de Bel-Abbès rêvent désormais de rééditer l'exploit de leurs aînés de 1991 avec Tlemçani, Benabdallah et Benmimoun en chefs de file et aller au bout de l'aventure pour décrocher ce qui serait le deuxième trophée dans la vitrine de ce club vieux de 83 ans. Maintenant qu'ils sont dans le dernier carré, les Bel-Abbessiens misent énormément sur un autre coup de force en demi-finale pour atteindre la finale rêvée. D'autant plus qu'après avoir brisé en mille morceaux le rêve d'une ESS pourtant meilleure équipe d'Afrique voilà juste une année, ce ne sont certainement pas le MCA et le NAHD, rescapés d'une Ligue 1 aux abois, qui effrayent les "trentenaires" de l'USMBA, toujours prêts à surprendre ceux qui les avaient envoyés à la retraite un peu plutôt que prévu. R. B.