Lancé depuis juin 2015, le projet de réalisation des 300 logements-AADL dans la ville de Tamanrasset risque de traîner en raison d'une myriade de problèmes rencontrés par le maître d'œuvre, qu'est l'OPGI. Après la levée des réserves émises par l'organisme local de contrôle technique des constructions notamment concernant la conformité des plans, l'entreprise réalisatrice bute encore une fois sur l'opposition d'un particulier qui se dit propriétaire de l'assiette foncière destinée au projet. Le hic c'est que le terrain en question a été classé au registre des biens domaniaux de la wilaya. "La direction locale des domaines nous a notifié une décision signée en 2016 où elle infirme les allégations de l'opposant au projet. Ce dernier, lui aussi, nous a présenté des documents attestant ses dires. C'est un micmac à n'y rien comprendre" s'exclame un employé de l'OPGI de Tamanrasset. Les souscripteurs doivent ainsi prendre leur mal en patience puisque la livraison de leurs logements ne se fera apparemment pas dans les délais contractuels prévus. Selon notre interlocuteur, "les chantiers sont à l'arrêt à cause des difficultés financières auxquelles est confrontée l'entreprise contractante, laquelle attend le règlement de ses situations et factures depuis plus de 3 mois. La hausse des prix de matériaux de construction est pour beaucoup dans cette situation qui risque de prendre des allures scandaleuses si les autorités compétentes restent indifférentes". D'autres révélations encore plus graves ont été faites au bureau administratif de l'OPGI. Parlant sous le couvert de l'anonymat, un responsable en charge du dossier a fait part d'une liste de souscripteurs qui ont payé la première tranche mais dont les avis de versement sont archivés et relégués aux calendes grecques. "Seulement 90 avis de versement ont été envoyé à la DG de l'AADL. Les responsables de cette dernière ne répondent même pas au téléphone et ils n'ont jamais cherché après ces souscripteurs. Nous avons envoyé un missionnaire jusqu'à Alger, il est revenu avec des interrogations auxquelles il n'a pas eu de réponse puisqu'il n'a pas été reçu par le chef de service concerné et de surcroît maltraité par l'agent de sécurité. Je tiens à rappeler que l'OPGI n'est qu'un intermédiaire de l'AADL. Celle-ci devrait assumer pleinement les conséquences de ce laisser-aller", regrette-t-il, précisant que les correspondances adressées à qui de droit sont restées sans suite. Il est à signaler que sur les 300 unités prévues, 150 (de type F4) et 50 (type F3) ont été lancées en attendant d'éventuel accord entre les parties en litige. RABAH KARECHE