Sonatrach estime qu'elle n'aura pas de difficultés, en termes de financements, à mettre en œuvre son programme de développement en 2016 et 2017. La compagnie pétrolière nationale Sonatrach écarte le recours aux crédits extérieurs pour financer son plan de développement 2016-2020. Son P-DG, Amine Mazouzi, l'a déclaré jeudi, en marge de la journée dédiée à Sonatrach de la conférence Afrique du Nord pétrole et gaz Napec, tenue du 8 au 11 mars à l'esplanade de l'hôtel Hilton. "Nous financerons notre plan de développement sans recours à l'endettement extérieur. Le recours aux financements étrangers évoqué par la tutelle n'est qu'une proposition", a-t-il affirmé. Le ministre de l'Energie avait déclaré auparavant que Sonatrach pourrait contracter des crédits extérieurs pour financer ses investissements. Avant que le Premier ministre Abdelmalek Sellal ne décide d'abandonner cette option en matière de financement des investissements publics. En d'autres termes, Sonatrach va compter sur l'autofinancement, les crédits bancaires auprès des banques locales et éventuellement les emprunts obligataires pour financer ses investissements. La compagnie pétrolière nationale estime qu'elle n'aura pas de difficultés en termes de financements à mettre en œuvre son programme de développement en 2016 et 2017. Soit. Mais il ne faut pas oublier que ce plan de développement a été ramené de 120 milliards de dollars avant 2014 à 80 milliards de dollars aujourd'hui. L'amont, en un mot, l'exploration-développement est priorisé. Le P-DG de Sonatrach a également affiché sa satisfaction quant aux résultats de la compagnie nationale. "Nous prévoyons une hausse importante de la production d'hydrocarbures, et cette hausse s'est fait ressentir avec les résultats obtenus à fin février où les objectifs de production ont été atteints à 100%. Nous maîtrisons le calendrier. Sonatrach va certainement atteindre ses prévisions." En effet, la compagnie pétrolière nationale escompte augmenter, de façon significative, sa production d'hydrocarbures à l'horizon 2020 de sorte à couvrir les besoins nationaux et maintenir ou consolider ses parts de marché sur les marchés internationaux. Mais il reste à savoir si ce défi sera relevé tant les projets de développement de nouveaux gisements accusent un important retard. Quant à la question du manque de véritable concurrence du fait des réticences de certaines sociétés de services internationaux à soumissionner dans les projets de Sonatrach, le P-DG de Sonatrach a affirmé : "Nous allons élargir la compétition à tous les opérateurs étrangers de produits et services pétroliers et gaziers. Nous exhortons les compagnies étrangères à soumissionner aux appels d'offres internationaux." S'agissant du redéploiement de la compagnie à l'international, Amine Mazouzi est optimiste : "Nos blocs d'exploration et en exploitation progressent." Il reconnaît, néanmoins, que les activités de Sonatrach sont suspendues dans les pays voisins, notamment en Libye, en raison de la situation sécuritaire qui prévaut dans ces pays. "Nous espérons un rétablissement rapide de la situation pour la reprise de nos activités." Ainsi, Sonatrach, en dépit de la baisse des prix du pétrole, maintient ses investissements les plus importants dans l'exploration-production. Il lui appartient de rattraper les retards accusés si elle veut engranger des revenus en hausse à la faveur de l'augmentation des cours du brut prévue à moyen terme. Pour ce qui est de la maîtrise de la demande énergétique en forte croissance, elle doit être traitée par les pouvoirs publics si l'Algérie veut maintenir ses recettes en devises à la hausse. K. Remouche.