Dans une déclaration, rendue publique, hier, le RCD de Béjaïa dénonce "un dysfonctionnement durable et endémique" de l'Assemblée populaire de wilaya de Béjaïa (à majorité FFS). "Après avoir bafoué les règles les plus élémentaires de la démocratie neuf mois durant, avec la complicité de l'administration reconstituée au prix de marchandages, de combines, d'intrigues et de compromissions, une majorité perdue a tenté de satisfaire les appétits voraces et insatiables des ralliés, désigné les actuels présidents de commission en dehors de l'enceinte de l'Assemblée, dans l'opacité la plus totale, sans que les membres de ces commissions soient présents, permis à une élue du groupe FFS de continuer à siéger alors qu'elle est en abandon de mandat, mis l'apw entre les mains d'une bande aux intérêts occultes qui poursuivra ses pratiques de prédation au détriment du développement de la wilaya, le ‘mini-clan présidentiel' aux commandes de l'APW de Bgayet, en panne d'idées, se trouvant dos au mur, a trouvé la parade en ne convoquant pas de session APW." Dans la même déclaration, le RCD révélera que "près de deux mois nous séparent de la dernière session APW. Une session consacrée à la seule élection de l'actuel président, anciennement vice-président. Le code de wilaya oblige ce dernier à convoquer sous huitaine une session délibérante pour installer les vice-présidents. Le président de l'APW, avec la complicité de l'administration, continue à ce jour d'enfreindre la loi. En l'absence de session, aucune réunion avec les chefs des groupes qui constituent l'assemblée n'a été tenue. Quand les commissions se réunissent, elles le font dans la promiscuité. L'ancienne salle de délibérations, réaménagée en bureaux, initialement prévue pour les réunions, a été affectée au cabinet du wali. Le P/APW s'offre un nouveau mobilier de bureau et envisage même l'acquisition d'un véhicule haut de gamme". Par ailleurs, même le wali de Béjaïa n'a pas échappé aux foudres du RCD. "Le wali a accaparé tous les pouvoirs, grâce au blocage de l'assemblée qui, de fait, empêche l'opposition de s'exprimer. Le wali a, depuis son installation, ignoré les élus APW en ne les invitant à aucune de ses réunions de travail. Il s'est même permis d'engager des dépenses par anticipation sans consulter au préalable l'Assemblée. C'est à ce titre qu'il a engagé, en mettant l'APW devant le fait accompli, des dépenses qui en disent long sur les priorités de l'administration. En parfaite violation de l'article 166 du code de wilaya, ces dépenses effectuées dans le cadre du compte administratif 2015, lequel compte n'a jamais été soumis à l'Assemblée pour adoption, et cela, depuis trois ans, ont été transférées du chapitre 979 programme de 2014 pour financer des travaux au niveau du siège de la wilaya." Dans la même missive, le RCD donne des chiffres, à savoir : "540 millions de centimes pour des bornes escamotables à l'entrée du siège de la wilaya qui ne sont même pas utilisées. 400 millions de centimes pour refaire la peinture. 500 millions de centimes pour le chauffage central. 300 millions de centimes pour la réfection des sanitaires. 800 millions de centimes pour la cellule d'écoute et le bureau de médiation. 410 millions de centimes pour un passage souterrain au niveau de la résidence d'hôtes de la wilaya." A. HAMMOUCHE