Se disant consterné par la menace de dissolution de l'Assemblée communale adressée au président de l'APC de Béni Zmenzer suite à son autorisation accordée pour la tenue d'une conférence animée par un cadre du RCD, le parti de Mohcine Belabbas, par le biais de son bureau régional à Tizi Ouzou, a réagi à travers une déclaration où il s'attaque violemment au wali de Tizi Ouzou et à son administration qu'il met en garde "quant à tout abus qui provoquera inévitablement une réaction dont ils seront les seuls responsables". "Une menace de dissolution de l'APC des Ath Zmenzer a été adressée récemment au maire, à travers un courrier officiel du wali, sous le couvert du chef de daïra. Le seul tort de cet élu est de refuser de se soumettre à des injonctions d'un chef de daïra honni par la population", commence par expliquer le RCD, précisant que cette menace est tombée suite à une autorisation accordée par le maire pour la tenue d'une conférence animée par un cadre du même parti. "Une conférence qui, apparemment, n'est pas du goût des responsables de l'administration puisqu'ils étaient contraints de travailler même le vendredi pour sommer, un jour de repos, le P/APC d'annuler l'activité sur ordre du wali", lit-on dans la déclaration du RCD qui estime, ainsi, qu'"après la justice de nuit, voilà qu'on découvre l'administration du week-end" et qu'il s'agit là d'un "acte qui risque de provoquer définitivement, et à court terme, l'instabilité de la quasi-totalité des communes de la wilaya". Tout en qualifiant cette "prise de position" du wali de "dangereuse" et qui se retournera, ajoute-t-il, sans le moindre doute, contre son auteur, le RCD fera remarquer que "depuis son arrivée à Tizi Ouzou, le wali s'est distingué par un comportement confondant sa conviction personnelle et le rôle qui doit être le sien dans une république digne". À ce titre, les rédacteurs de ce pamphlet estiment qu'"au lieu de répondre aux préoccupations des élus et de la population, le wali joue à fond son rôle de porte-parole de la politique d'austérité du pouvoir". Dans son document, le bureau régional du RCD dit soupçonner dans l'attitude du wali des velléités de déclarer la guerre à tout élu jaloux de ses prérogatives. "Sinon, comment expliquer que ce wali qui veut passer pour le chantre de la légalité, n'ait pas bougé le petit doigt devant les situations de blocage caractérisé que connaissent bon nombre de communes. Et pourquoi sa réticence, voire son refus d'appliquer la loi contre un P/APC condamné à une année de prison ferme ?", s'interrogent les rédacteurs de la déclaration. Il est à noter que ce n'est pas la première fois que l'administration de Tizi Ouzou refuse d'autoriser une conférence publique depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle Constitution qui prétend "renforcer et garantir" les libertés publiques. En ce sens, il y a lieu de rappeler qu'au moins deux conférences de Mouloud Lounaouci et de Hacène Hireche ont été récemment interdites à Larbâa Nath Irathen, sans parler de la chasse à l'homme lancée contre les militants du MAK ces dernières semaines. Samir LESLOUS