Pour le secrétariat national du RCD, la crise financière qui "s'installe durablement" dans le pays "ne peut être dépassée par des annonces et une compilation de mesures dictées par la fluctuation des rapports de force au sommet de l'Etat". Le secrétariat national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), qui s'est réuni, vendredi à Alger, en session mensuelle, s'est penché sur la situation économique et la crise financière que connaît le pays. Dans un communiqué rendu public hier, il est souligné que "la crise financière s'installe durablement en raison de la baisse tendancielle de la production d'hydrocarbures, d'une demande interne qui explose, de la chute des prix du baril mais aussi du retard énorme dans le développement des énergies renouvelables". Une situation qui, de l'avis du SN du RCD, "ne peut être dépassée par des annonces et une compilation de mesures dictées par la fluctuation des rapports de force au sommet de l'Etat. En un mot, sans une stratégie déclinée et acceptée par les acteurs économiques et sociaux". Une politique que le Rassemblement juge aussi "inopérante au plan social". Pour preuve, le parti de Mohcine Belabbas énumère un certain nombre de faits. D'abord, "l'inflation galopante couplée à une dévaluation rampante (qui) touche déjà les couches moyennes". Ensuite, "les licenciements dans le secteur économique et les plans de restructuration remis à l'ordre du jour dans un contexte d'absence de cap dans la politique gouvernementale" et qui, par conséquent, "plongent de larges couches de la population dans le désarroi et l'incertitude". À cela s'ajoute, relève le SN du RCD, "l'absence d'une représentation forte du monde du travail à cause de la domestication de l'appareil de l'UGTA et la répression opposée aux revendications des syndicats autonomes (qui) est une autre source d'inquiétude". Et ce n'est pas tout, puisque le parti dénonce, en même temps, une "chasse organisée contre les animateurs du mouvement des chômeurs, principalement actif dans le sud du pays". Une démarche, est-il noté, qui "signe la faillite d'un système politique qui rameute ses relais pour crier à l'ingérence étrangère et aux menaces à nos frontières et mobilise ses forces de répression pour dénier aux habitants de ces régions leurs droits de citoyens". Entre menaces réelles, discours de circonstance et urgences du système Le secrétariat national du RCD a également abordé les "menaces qui pèsent sur la sécurité et l'intégrité du pays", et qu'il estime d'ailleurs "réelles". Sauf que ces menaces, fait remarquer le parti, "sont, pour une part, aggravées par un pouvoir qui a fait de la souveraineté de l'Algérie un sujet de marchandage dans le sillage du viol de la souveraineté populaire". Et face à ces menaces, le RCD "ne peut donner crédit à des discours de circonstance plus enclins à stériliser la vie politique". Ce pourquoi, d'ailleurs, le Rassemblement considère que "la défense de la nation ne peut se confondre avec les urgences du système". Et la défense de la nation, explique le SN du RCD, "commence par un processus qui rend au peuple algérien sa souveraineté". Ce qui est, précisément, "tout le contraire de l'exécution d'un agenda de règlements de comptes entre factions qui ont ruiné les aspirations des libérateurs du pays et les espoirs de générations entières de la jeunesse". Enfin, il est à signaler que "le secrétariat national a fait le point sur les préparatifs du colloque international sur l'économie et l'intégration nord-africaine programmé pour le 1er mai prochain", et "se félicite de la disponibilité des compétences sollicitées, d'universitaires, de syndicalistes et d'opérateurs économiques pour animer et participer à ouvrir des horizons face au statu quo et à l'enfermement officiels". Mehdi Mehenni