"Non, je ne sais pas ce qui s'est passé." C'est par cette phrase très simple que l'entraîneur du Mouloudia d'Oran, Fouad Bouali, a répondu à la question de Liberté relative à l'incident qui a émaillé la fin du match face à l'USMB et dont nous nous sommes fait l'écho hier dans ces mêmes colonnes. Briefé à ce propos, Bouali n'y est pas allé par quatre chemins pour expliquer sa position. "Tout le monde sait pourquoi je suis parti dès la fin du match. J'avais auparavant fixé la reprise à 17h, ce lundi. J'y serai le plus normalement du monde. Je n'ai qu'un seul interlocuteur, à savoir le président du club, avec lequel j'ai signé un contrat que j'honorerai. Le reste, notamment, ce qui s'est dit derrière mon dos, ne m'intéresse pas et ne me perturbe pas le moins du monde", nous affirmait, avec sa bonne humeur et sa courtoise coutumières, hier peu après 13h, le patron technique des Rouge et Blanc d'El-Hamri. Cette réponse très claire surprendra certainement les dirigeants qui s'étaient empressés d'aller à la rencontre de Baba, samedi soir à Aïn Turck, pour lui suggérer "soit de limoger Bouali et de le remplacer par Belatoui, soit de provoquer une réunion pour lui expliquer certaines choses". À l'origine de cette nouvelle polémique, le fait que, contrairement à ses habitudes, Bouali a immédiatement quitté le stade Ahmed-Zabana à l'issue de la rencontre sans passer par le vestiaire ou la salle de conférences. Mais alors qu'il s'apprêtait à partir à bord de son 4x4 de marque Volkswagen Tiguan, le frère du président, Tedj Belhadj, lui a barré la route, frappant violemment à sa vitre et lui ouvrant même la portière pour lui "ordonner d'aller plutôt parler aux joueurs ou expliquer le faux pas face à Blida". Ce à quoi, le technicien tlemcénien a rétorqué : "T'es qui toi pour que je te rende des comptes ?", avant de poursuivre son chemin et de sortir du côté des vestiaires.
"T'es qui toi pour que je te rende des comptes ?" Il laissera derrière lui des dirigeants et proches qui ont sorti l'artillerie lourde pour fustiger son attitude. "C'est du n'importe quoi ! il n'aurait jamais dû partir de cette façon. Il a fui. Pourtant, le club le paye très bien (180 millions/mois). Il doit au moins respecter son club employeur, les dirigeants et les membres du conseil d'administration que nous sommes", ne cessait de crier le secrétaire général Krimo Hassani, aux abords des vestiaires. Les dirigeants Abdelkader Benzerbadj, Nacereddine Bessedjrari et Kheir-Eddine Chorfi partageaient "oralement" le point de vue de leur aîné Hassani. Non loin d'eux, le délégué de la rencontre fulminait contre le frère du président Belhadj, le même Tedj et jurait de porter plainte au commissariat le plus proche "car il m'a insulté et insulté ma mère, ce que je ne lui pardonnerai jamais !" tançait-il. À ses côtés, le P-DG de la SSPA/MCO Belhadj Mohamed dit Baba tentait de le calmer et de le raisonner. Interrogés quant à "cette dérobade" présumée de Fouad Bouali, les membres de son staff, l'adjoint Bachir Mecheri, le préparateur physique tunisien, Houssam, et l'entraîneur des gardiens, Saoula Karim, affirmeront, à l'unanimité, que leur mentor "avait expliqué à tout le monde à l'hôtel, avant même de venir au match, qu'il quitterait le stade dès le coup de sifflet final de l'arbitre, car ayant des engagements familiaux à honorer". Ce que les dirigeants présents ont, probablement, feint de ne pas avoir entendu. R. B.