Connu pour changer d'avis plus rapidement qu'il ne change de chemise, le président du MCO s'est encore une fois rendu coupable d'une démarche boiteuse, samedi en début de soirée, altérant, par ses menaces de démission, l'ambiance festive au sein de la bâtisse mouloudéenne à l'issue de la victoire face au NAHD. "On a lancé une pierre en direction de ma voiture. On l'a détériorée. Le chef de cette bande est Salem Fodhil. Je démissionne !" avait affirmé Belhadj Mohamed, dit Baba, à sa sortie du stade Ahmed-Zabana où il avait assisté, depuis le tunnel menant aux vestiaires, à 20 minutes de la rencontre ayant opposé les Rouge et Blanc d'El-Hamri aux Sang et Or du Milaha. "Ce n'est pas de mon niveau ! J'ai assisté au match avec des amis puis j'ai quitté le stade tranquillement. Il ment. Personne ne l'a agressé. Il prétexte cela juste pour fuir la pression des supporters qui ont longtemps insulté sa direction, ses conseillers et ses collaborateurs. Tout le monde sait que beaucoup de supporters s'en sont pris à son frère Tedj et lui ont demandé de quitter l'équipe pour l'intérêt du Mouloudia. Il s'est mis tout seul dans cette situation. Qu'il n'essaye pas de me mêler. De plus, il n'a pas supporté que tout le stade scande le nom de Cavalli" rétorquera, de son côté, Salem Fodhil, l'ex-président du comité de supporters. En parallèle à cette guerre des mots, il semble bien que la décision du P-DG de la SSPA-MCO de présenter sa démission à son conseil d'administration ce mercredi risque de se heurter à l'irrecevabilité de la formule dans la mesure où, réglementairement parlant, le CA n'est plus légitime depuis la fin du mois de juin, autrement dit depuis cinq mois. Présenter une démission à un conseil d'administration illégitime après avoir limogé, puis reconduit avant de bouder son entraîneur n'est assurément pas la meilleure manière d'agir au lendemain d'un important succès en championnat comme celui acquis samedi en fin de journée face au Nasr d'Hussein-Dey. D'autant plus que des informations de plus en plus insistantes prêtent au même Baba l'intention de profiter du séjour de Jean-Michel Cavalli en France, où il se soigne et se ressource auprès des siens, pour mettre fin à ses fonctions et installer à sa place le technicien tlemcénien Fouad Bouali. Une initiative personnelle qui, si elle venait à se concrétiser ce mardi, date de sa "programmation", approfondirait encore davantage le fossé qui commence à se creuser entre le président Belhadj et une grande partie des supporters du club. Surtout qu'au cours de sa traditionnelle conférence de presse d'après-match, l'ancien sélectionneur national a réaffirmé son intention de "tout faire pour rendre heureux Oran et les Oranais". "Je vis des émotions extraordinaires depuis mon arrivée au MCO. La confiance des autorités locales, l'amour et le soutien des supporters et le dévouement de mes joueurs me poussent, chaque jour, à donner le meilleur de moi-même. C'est tout cela qui m'a incité à me présenter à l'entraînement alors que j'avais 42° de fièvre ! Maintenant, si le président Baba veut mettre fin à mes fonctions, je suis toujours disposé à partir. Je ne réclamerais pas tout mon argent car j'ai toujours fait des cadeaux à ce club. Mais, le père Noël est déjà passé une fois...", rappelait le technicien corse qui a déjà explicité sa position à ce propos. "Je voulais partir pour zéro euro. On m'a refusé ce droit. Ils voulaient une réunion, je suis allé les voir pour leur dire les choses en face. S'ils veulent désormais que je parte, qu'on me verse la totalité de mon contrat. Il y a des lois pour ça...", avait affirmé, mercredi dernier dans ces mêmes colonnes, l'entraîneur mouloudéen, réconforté et encouragé, vendredi, à l'occasion de l'ultime séance du micro-cycle hebdomadaire, par le wali d'Oran, Abdelghani Zaâlane. Le premier magistrat de la capitale de l'Ouest n'a, en revanche, que très peu goûté à l'absence du président Belhadj Baba, censé être au chevet de son équipe à la veille d'un important match. Se voyant constamment voler la vedette par un Jean-Michel Cavalli qui lui fait beaucoup d'ombre, le versatile président mouloudéen cherche désormais à se (re)mettre sous les feux de la rampe. Quitte à annoncer une démission à laquelle il ne croit pas...