Appelant les Libyens à l'unité pour y faire face, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon s'est dit «alarmé» par la montée en puissance de l'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique en Libye (Daech), sur fond de blocage du dialogue politique inter-libyen et du refus des autorités parallèles l'implantation du gouvernement d'union à Tripoli. "Nous sommes très sérieusement alarmés et préoccupés par l'expansion de Daech en Libye. Nous devons l'enrayer", a déclaré Ban Ki-moon dans une interview à l'agence TAP, en marge de sa visite de deux jours en Tunisie. "Si nous voulons y faire face et empêcher l'expansion de Daech, il importe au gouvernement de consensus national d'être formé le plus tôt possible", a-t-il souligné. Quant à la situation de blocage politique, qui empêche la prise de fonction du gouvernement d'union nationale de Fayez Sarraj, Ban Ki-moon a affirmé être "préoccupé" et "déçu" par l'incapacité des responsables libyens à transcender leurs divergences, tout en les exhortant à l'unité. "Ils (les Libyens) doivent régler ces questions avec un seul gouvernement, une seule voix et un sens de l'unité", a-t-il déclaré, indiquant avoir rencontré lundi à Tunis Martin Kobler, chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye, provisoirement établie à Tunis. Quant aux options à envisager en cas de persistance du blocage de la situation en Libye, Ban Ki-moon a répondu qu'il y a "plusieurs questions en examen au niveau du Conseil de sécurité et du Secrétariat des Nations unies", sans fournir de détails. Mais l'éventualité d'adoption de sanctions ciblées contre certains dirigeants politiques libyens n'est pas à écarter. L'Union européenne a d'ailleurs établi une liste des acteurs libyens qui pourraient faire l'objet de sanctions ciblées, à leur tête les présidents des deux Parlements parallèles de Tripoli et de Tobrouk, respectivement Nouri Ali Abou Sahmein et Aqila Salah. Bruxelles attend toutefois ce que décidera l'ONU avant d'entériner la moindre sanction contre les dirigeants libyens. M. T.