Bien que des lois aient été promulguées pour soutenir les microentreprises, celles-ci butent toujours sur les traditions bureaucratiques imposées par les scribouillards de l'administration. Dans une lettre adressée au Premier ministre, les microentreprises créées dans le cadre des différents dispositifs d'emploi de jeunes ont crié à "l'exclusion" et au "sabotage". Les rédacteurs de la missive, cosignée par une trentaine de microentreprises et dont nous détenons une copie, dénoncent "les pratiques perverses" de certaines administrations qui "refusent carrément d'appliquer la réglementation, préférant recourir aux entreprises de leur connaissance. Ce sont toujours les mêmes entreprises qui bénéficient des commandes de marchés qui ne nécessitent parfois aucune qualification". Pourtant, le texte de loi est clair. Les services contractants doivent réserver exclusivement des prestations dans la limite de 20% au maximum de la commande publique aux microentreprises qui peuvent satisfaire les besoins faisant l'objet du contrat. Plus explicites, les micro-entrepreneurs plaignants rappellent qu'il peuvent bénéficier de marché d'un montant ne dépassant en aucun cas les 12 millions de DA pour les prestations des travaux corps d'état technique et CE secondaire et 2 millions de DA pour les prestations d'études, 4 millions de DA pour les prestations de services et 7 millions pour les prestations de fournitures. Toutefois, la réalité est tout autre pour ces petites entreprises. "Vous n'êtes pas sans ignorer la situation difficile rencontrée par les microentreprises au niveau des administrations de Tamanrasset" lance-t-on à l'adresse du wali, Belkacem Silmi, destinataire de la correspondance et qui est appelé à entreprendre des mesures afin de mettre un terme à ce qui se trame dans les coulisses de son exécutif. Les services contractants, recommandent les rédacteurs, doivent prendre en considération les difficultés financières "des microentreprises nouvellement créées, lesquelles ne peuvent de surcroît pas produire le bilan financier de leur première année d'existence". R. KARECHE