La ministre met en avant l'argument de l'équité et de la loi, régissant la Fonction publique, pour justifier l'obligation du concours pour les contractuels. La ministre de l'Education a réuni jeudi les directeurs de l'éducation pour une sorte de réglages de soupapes en prévision des examens et concours de fin d'année. Fatalement, elle est revenue sur la question des contractuels dont les actions publiques agitent les secteurs. Au nom de l'équité et de la loi, la ministre explique, à nouveau, que le concours pour les enseignants contractuels est obligatoire. "Le recrutement direct des contractuels est impossible. La loi est claire et ne le permet pas", a-t-elle tranché, en réponse aux syndicats des contractuels qui exige leur intégration automatique dans le corps des enseignants. Pour autant, elle affiche une certaine souplesse, en évoquant la possibilité de la valorisation de l'expérience professionnelle des contractuels dans le concours. "Les négociations avec la direction de la Fonction publique sur la valorisation de l'expérience professionnelle des enseignants contractuels se poursuivent et les résultats seront connus dimanche prochain", indique-t-elle estimant que la proposition était "acceptable" sur le principe. Le ministère de l'Education attend une "réponse de la part de la Fonction publique sur les modalités de mettre en œuvre cette proposition sur le terrain", a ajouté la ministre qui faisait allusion au nombre de points relatifs à l'expérience professionnelle qui seront cumulés aux résultats des examens écrit et oral. Outre ce problème qui perturbe un peu le climat, la ministre a parlé également chiffres. Ceux des candidats aux différents examens de fin d'année. Elle indiquera, à ce propos, que le nombre de candidats au baccalauréat pour cette année scolaire, 2015/2016, est de 818 520. Que pour le BEM et l'examen de fin de cycle scolaire ces chiffres seront, respectivement, 559 926 et de 705 460. Le BEM est prévu du 24 au 26 mai alors que celui du cycle primaire (cinquième année) se déroulera le 22 mai. Au sujet des difficultés rencontrées par certains candidats au bac pour obtenir la carte d'identité biométrique, Mme Benghabrit a relativisé le problème en expliquant qu'il se posait uniquement dans certaines wilayas, plus précisément dans certaines communes. Dans tous les cas, rassure-t-elle, tous les candidats auront leur CNI biométrique en temps opportun, grâce à la coordination mise en place entre son département et celui de l'Intérieur. Mme Benghabrit reviendra, au cours de cette réunion, sur la polémique, montée de toutes pièces, par les milieux islamistes quant aux programmes scolaires dits de deuxième génération. À ce propos, elle a annoncé, pour le 4 avril, une rencontre avec les membres de la Commission parlementaire en charge de l'éducation, de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et des affaires religieuses, consacrée à leurs préoccupations autour des méthodes. Une rencontre similaire devrait également avoir lieu avec les membres de la commission des finances. Benghabrit a prévenu les directeurs de l'éducation qu'elle serait "intransigeante" avec eux s'agissant, à la fois, du concours de recrutement des enseignants, des examens de fin d'année et de la prochaine rentrée scolaire. "Aucune excuse ne peut justifier qu'un responsable ne faillisse à sa mission ou refuse d'assurer une gestion de proximité ou d'écouter les doléances", a-t-elle insisté. Les directeurs de l'éducation doivent "mobiliser l'encadrement humain et les moyens techniques nécessaires afin de prendre en charge les préoccupations qui leur sont soumises", souligne encore Mme Benghabrit qui pointe du doigt des défaillances au niveau de la gestion locale, "objet de beaucoup de critiques". La ministre a cité, entre autres défaillances, celles relatives à la situation des enseignants contractuels "qui n'ont pas encore perçu leurs salaires ou qui l'ont perçu sans primes", estimant que "ces défaillances au niveau local sont à même de saper tous les efforts consentis au niveau central". O. O./APS