Les enseignants ont refusé l'offre faite la veille par une délégation du ministère de l'Education. Bloqués à la sortie de Boudouaou par des dizaines de policiers qui les ont empêchés de poursuivre leur route vers Alger, les enseignants contractuels et vacataires ont mis leur menace à exécution en entamant sur place une grève de la faim illimitée. Les enseignants, qui ont refusé l'offre faite la veille par une délégation du ministère, semblent décidés à aller jusqu'au bout. Nous nous acheminons désormais vers le pourrissement de la situation vu la détérioration de l'état de santé de certains marcheurs. Selon nos informations, la délégation conduite par le chef de cabinet de Mme Benghabrit aurait demandé aux enseignants de s'inscrire au concours de recrutement du 30 avril, avec l'avantage de bénéficier, dans l'évaluation finale, de points se rapportant à l'expérience professionnelle. Soit un point pour chaque année d'expérience. Mais les manifestants, informés de cette proposition, ont même refusé de rencontrer la délégation. Ils ont aussitôt organisé un point de presse pour justifier le rejet de cette offre qui est loin de répondre à leurs attentes. "Outre son caractère injuste, cette proposition est impossible à appliquer au niveau des 48 wilayas, puisqu'il y a des wilayas où on enregistre zéro recrutement dans certaines spécialités, qu'adviendra t-il des enseignants qui exercent déjà au niveau de ces wilayas ?", s'interroge Idir Achour, secrétaire général du CLA. "Trouvez-vous normal qu'on exige aux enseignants une résidence pour exercer leur travail dans une Algérie unie et sans frontière ?", se demande un enseignant. Ce sont ces questions demeurées sans réponse qui ont motivé les enseignants à n'accepter une quelconque discussion avec cette délégation, explique un cadre du Cnapest de Boumerdès. "S'il ya une volonté de régler le problème, c'est au gouvernement de prendre en charge les préoccupations des enseignants et non au ministère de l'Education et c'est une intégration que nous voulons, non pas des demi-mesures qui pénalisent aussi bien les enseignants que les élèves, voire toute la société", affirme encore Idir Achour. Et de s'interroger sur le devenir de 4 millions d'élèves qui seront privés de cours à cause de la grève de faim entamée par plus de 2 000 enseignants. À noter que dans un communiqué, le CLA "informe ses adhérents que son Bureau national présent parmi les marcheurs est, à partir de ce jour, en grève de la faim". "Nous avons décidé d'entamer une grève de la faim et de camper sur place jusqu'à ce que les autorités réagissent". Même décision prise par le Cnapest, qui affirme que ses adhérents sont aux cotés des grévistes jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. Nous avons, par ailleurs, appris qu'une délégation de cinq contractuels a été reçue, hier, en fin de journée, à la demande de la ministre de l'Education. M. T.