Le conseil des ministres maliens hebdomadaire, tenu mercredi sous la présidence du Premier ministre Modibo Keïta, a décidé que l'état d'urgence rétabli pour dix jours seulement, le 4 avril dernier au Mali, a été prorogé jusqu'au 15 juillet, pour "poursuivre la lutte contre le terrorisme" dans ce pays en proie à des attaques terroristes. Selon un communiqué du gouvernement malien : "Conformément aux dispositions (...) de la Constitution, sa prorogation au-delà de dix jours doit être autorisée par la loi. Le projet de loi adopté s'inscrit dans ce cadre. Il proroge l'état d'urgence déclaré jusqu'au 15 juillet 2016 à minuit." La même source ajoute que "son adoption permettra de poursuivre la lutte contre le terrorisme et les autres menaces à la sécurité des personnes et de leurs biens sur l'ensemble du territoire national". Cette mesure d'exception donne notamment plus de possibilités d'intervention aux forces de sécurité et restreint les rassemblements. Par ailleurs, l'opposition malienne a annoncé son retrait d'un cadre de concertation politique avec le gouvernement pour marquer son désaccord sur un projet de calendrier des élections locales, reportées à deux reprises. Initialement prévues au premier trimestre 2015, les élections communales, régionales et du district de Bamako ont été repoussées à octobre 2015. Mais un mois avant leur tenue, le gouvernement avait annoncé leur report sine die. Dans une déclaration commune lue lors de la réunion, l'opposition a estimé que le gouvernement comptait organiser les élections locales "en faisant fi de la situation sécuritaire générale du pays" notamment. Elle a annoncé qu'à compter de mardi, elle n'acceptera "plus de s'associer à une quelconque concertation qui ne prend pas en compte les vrais problèmes politiques et institutionnels du pays". À noter que l'Union européenne (UE) a réaffirmé jeudi sa disponibilité à soutenir l'effort de paix au Mali conformément aux dispositions de l'Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d'Alger. L'UE "est prête à mobiliser tous les instruments à sa disposition pour soutenir les efforts maliens pour aboutir à une paix durable sur l'ensemble du territoire tel qu'agréé dans l'accord d'Alger", ont indiqué les services diplomatiques de la haute représentante de l'Union aux affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, dans un communiqué. Merzak T./Agences