L'Union africaine (UA) a affirmé lundi sa “détermination à imposer des sanctions” contre le Togo si “la légalité constitutionnelle” n'est pas rapidement rétablie dans ce pays, après le décès du président Gnassingbé Eyadéma, au pouvoir depuis 1967. Dans un communiqué, le Conseil de paix et de sécurité de l'UA “affirme sa détermination à imposer des sanctions, prévues en cas de changement anticonstitutionnel, faute d'une action rapide de la part des autorités de fait pour assurer le rétablissement de la légalité constitutionnelle”. Le Conseil de paix et de sécurité est l'organe exécutif de l'organisation panafricaine. Il s'est réuni lundi, au niveau des ambassadeurs, au siège de l'UA, à Addis-Abeba. Le président de la commission de l'UA, Alpha Oumar Konaré, avait très vite, samedi soir, dénoncé un “coup d'Etat militaire” au Togo. Le communiqué ne précise par quels types de sanctions l'UA pourrait décider contre le Togo, petit pays d'Afrique de l'Ouest. Mais selon l'acte constitutif de l'organisation, il pourrait s'agir de la “suspension de la participation (du pays) à l'UA, la suspension des relations commerciales (entre le pays visé et les autres membres) et la suspension des visas”. Faure Gnassingbé a été désigné par l'armée pour succéder à son père, décédé samedi, et a prêté serment lundi comme nouveau chef de l'Etat. En dépit de multiples pressions internationales, il avait été désigné dimanche soir président de l'Assemblée nationale togolaise, après modification de la Constitution par les députés pour lui permettre de succéder à son père et d'achever son mandat, soit jusqu'en 2008. Dans ce même communiqué, l'UA “condamne fermement la manière dont les autorités togolaises de fait ont organisé la succession au Togo à la suite du décès du président Gnassingbé Eyadéma, qui constitue une violation flagrante et inacceptable de la Constitution togolaise”. Elle “condamne également fermement la révision de la Constitution togolaise à laquelle ont procédé les autorités de fait en violation des dispositions pertinentes de la Constitution togolaise”. Et elle “invite les Nations unies, l'Union européenne, les partenaires bilatéraux de l'UA, la communauté internationale dans son ensemble à soutenir fermement la position de l'UA sur la situation qui prévaut au Togo”. L'UA souligne qu'il faut rechercher “une réponse cohérente au changement anticonstitutionnel intervenu au Togo”.